Thèse soutenue

Discours et grammaticalisation : étude de l'adverbe autrement
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Auteur / Autrice : Paul Isambert
Direction : Michel Charolles
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du langage
Date : Soutenance le 06/12/2010
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Langage et langues (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Langues, textes, traitements informatiques, cognition (Montrouge, Hauts de Seine)
Jury : Président / Présidente : Sonia Branca-Rosoff
Examinateurs / Examinatrices : Michel Charolles, Sonia Branca-Rosoff, Béatrice Lamiroy, Corinne Rossari, Bernard Combettes

Mots clés

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Résumé

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Cette thèse étudie l'adverbe autrement, au travers de ses trois emplois principaux : adverbe de manière, connecteur d'hypothèse négative, et rupteur de topique. L'accent est mis sur son fonctionnement anaphorique et son rôle dans la structure du discours. Après avoir passé en revue les théories du discours et la littérature sur l'adverbe, on dégage les propriétés des trois emplois grâce à des énoncés tirés de corpus oraux et écrits, en montrant comment le contexte sert à la récupération de l'antécédent et comment l'adverbe s'appuie sur le discours et le construit en même temps. Dès l'adverbe de manière, anaphore et portée droite sont essentielles à la construction du sens. Avec le connecteur, les relations référentielles laissent place aux relations logiques de proposition à proposition, tandis que le rupteur de topique est un emploi métalinguistique portant sur des constituants abstraits du discours. Un noyau de sens [l'anaphore et la négation] est dégagé, commun aux trois emplois et permettant d'envisager des points de passage entre eux. Cette étude synchronique est ensuite mise à profit pour reconstruire la grammaticalisation de l'adverbe, le détail des observations présentes contrebalançant la rareté des données historiques. On montre que c'est à travers la notion de construction, c'est-à-dire l'emploi de l'adverbe dans certains contextes, que l'évolution a pu avoir lieu : en particulier, l'ordre des mots en ancien français a été crucial, permettant à l'adverbe de manière d'occuper la position initiale propice à la réanalyse ; l'emploi de conjonctions a aussi favorisé l'émergence de certaines valeurs de l'adverbe.