Thèse soutenue

Les figures féminines dans l'oeuvre fictionnelle de Jean-Paul Sartre

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Auteur / Autrice : Eun Ha Oh
Direction : Jeanyves Guérin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature et civilisation française
Date : Soutenance le 01/12/2010
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littérature française et comparée (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche Écritures de la modernité (littérature et sciences humaines) (Paris ; ....-2014)
Jury : Président / Présidente : Gilles Philippe
Examinateurs / Examinatrices : Jeanyves Guérin, Gilles Philippe, Monique Gosselin-Noat, Jean-François Louette

Résumé

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Les figures féminines dans l’oeuvre fictionnelle de Jean-Paul Sartre nous semblent se situer au croisement de toutes les ambivalences sartriennes, et pouvoir éclairer ses prises de position dans le contexte socio-historique. Ses figures féminines lui permettent fréquemment de condamner l’inauthenticité des marginaux, en illustrant les formes de l’aliénation ‘féminine’, dont les constituants représentatifs sont 'se séquestrer', 'se faire l’objet du regard', et 'jouer la comédie maniérée'. Mais ce mode d’exister de la ‘féminité’ est mobilisé moins pour la différence sexuelle que pour la hiérarchie sociale. En dépit de la transgression provocatrice de la limite entre les deux sexes, l’idée liée à la féminité et à la masculinité demeure intacte : il s’agirait d’une stratégie, d'une collusion avec ses lecteurs. Néanmoins, sur un plan symbolique, des expressions métaphoriques liées au ‘visqueux’ unissent le féminin à la nature proliférante, rejoignant ainsi le dualisme traditionnel. Face à ce ‘féminin’ qui offre l’occasion de se confronter à l’altérité, l’horreur et la fascination sont toujours liées : la tentation de fuir l'altérité cache d’autre part le rêve d’une symbiose avec elle. Cette symbiose prend la forme de la ‘fraternité incestueuse’ ; face à son échec, naît une intense exigence portée aux femmes, comme celle à l’égard de la mère ; enfin, l’auteur en vient à édifier la femme en tant que 'ni l’un ni l’autre'. Face à l’Autre-femme, l’homme sartrien fuit, mais se refuse à l'exclure tout à fait de son chemin : ce glissement incessant caractérise la représentation des figures féminines sartriennes.