Éthique et esthétique de l'ironie chez José Rodrigues Miguéis
Auteur / Autrice : | Georges Da Costa |
Direction : | Catherine Dumas |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études lusophones |
Date : | Soutenance le 02/06/2010 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Europe latine et Amérique latine (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherche sur les pays lusophones (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Daniel-Henri Pageaux |
Examinateurs / Examinatrices : Catherine Dumas, Daniel-Henri Pageaux, Onésimo Teotónio Almeida, Maria Helena Araújo Carreira, Maria Graciete Besse |
Mots clés
Résumé
José Rodrigues Miguéis [1901-1980] quitte le Portugal en 1935 et, malgré quelques tentatives de retour, il passera la plus grande partie de sa vie aux États-Unis. Cet exil, en grande partie dû à ses activités politiques contre le régime salazariste, va marquer profondément son œuvre fictionnelle. En effet, si, d’un côté, les préoccupations éthiques du militant imprègnent fortement des récits qui obéissent souvent à une stratégie littéraire globale à visée pédagogique où l’ironie classique et satirique est un instrument privilégié, de l’autre, l’écrivain fait régulièrement preuve d’une attitude critique envers soi et envers le réel et met régulièrement en scène ses doutes et ses questionnements à travers une autre ironie, romantique et moderne, qui se traduit par l’utilisation de techniques littéraires signalant un rapport réflexif à la création. Le paradoxe constitutif de toute ironie – dire simultanément l’adhésion et la mise à distance – est ainsi exacerbé par la présence de ces deux ironies contradictoires, souvent dans la même œuvre. L’objectif de ce travail est de montrer que la particularité de la fiction migueisienne réside dans cette cohabitation doublement ironique : une fiction vue comme une aire de jeu caractérisée par l’ambiguïté, où l’écrivain joue avec les conventions littéraire, avec les genres, avec les instances personnage-narrateur-auteur qu’il tend à confondre, et, surtout, avec la dimension autobiographique, prépondérante. L’ironie classique et l’ironie romantique et moderne apparaissent alors comme les deux faces littéraires d’un même drame identitaire, celui d’un écrivain exilé qui se veut et qui est, avant tout, portugais.