L'essai chez Marguerite Yourcenar : métamorphoses d'une forme ouverte
| Auteur / Autrice : | Julie Hébert |
| Direction : | Jacques Lecarme |
| Type : | Thèse de doctorat |
| Discipline(s) : | Littérature et civilisation française |
| Date : | Soutenance le 20/03/2010 |
| Etablissement(s) : | Paris 3 |
| Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Littérature française et comparée (Paris ; 1992-....) |
| Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherche Écritures de la modernité (littérature et sciences humaines) (Paris ; ....-2014) |
| Jury : | Président / Présidente : Henriette Levillain |
| Examinateurs / Examinatrices : Jacques Lecarme, Henriette Levillain, Anne-Yvonne Julien, Bruno Blanckeman |
Mots clés
Résumé
Dans la variété des thèmes et des formes offerte par les essais de Marguerite Yourcenar, s’ébauche et s’affine le « portrait d’une voix », incitant le lecteur à réfléchir, à la suite de l’essayiste elle-même, à l’avertissement de Jorge Luis Borges : « Un écrivain croit parler de beaucoup de choses, mais ce qu’il laisse, s’il a de la chance, c’est une image de soi ». Ces essais où s’affrontent des visions contradictoires du temps et de l’identité, retracent l’histoire de la résistance du moi à son extinction, prônée par un je qui reste souverain par-delà les métamorphoses. Des premiers essais, où la jeune « Marg Yourcenar » s’effraie et s’enchante, dans un style « tendu et orné », de la décadence de l’Occident, aux dernières notes jetées dans ses carnets, la métaphore récurrente de l’érosion traduit le travail d’épure auquel est soumis le genre, comme l’autoportrait qui s’y dessine. Ce travail est sous-tendu par une vision du temps qui oscille entre écoulement et permanence, et d’où émerge la valeur accordée à l’instant, premier pas vers la « magie sympathique » qui permet de s’établir en n’importe quel point du temps humain. Ainsi dilaté aux dimensions de la « constellation » universelle née de rencontres aléatoires ou surdéterminées, le moi inextinguible incarne pourtant les résurgences de l’individualité, enfin acceptée comme voie d’accès à l’universel. Au terme de cinquante ans de pratique de l’essai, Marguerite Yourcenar a conquis la liberté propre au genre, aux confins de l’autobiographie longtemps refusée, en acceptant que ses métamorphoses épousent au plus près la fluidité de la vie individuelle.