De l'abject et du sublime : Georges Bataille, Jean Genet, Samuel Beckett
Auteur / Autrice : | Claire Lozier |
Direction : | Mireille Calle-Gruber, Peter Read, Shane Weller |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature et civilisation française |
Date : | Soutenance le 01/04/2010 |
Etablissement(s) : | Paris 3 en cotutelle avec University of Kent (Canterbury, Royaume-Uni) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Littérature française et comparée (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherche Écritures de la modernité (littérature et sciences humaines) (Paris ; ....-2014) |
Jury : | Président / Présidente : Marc Dambre |
Examinateurs / Examinatrices : Mireille Calle-Gruber, Peter Read, Shane Weller, Marc Dambre, Lorenzo Chiesa, Patrick Ffrench |
Résumé
Ce travail de recherche étudie la déstabilisation de la hiérarchie entre l’abject et le sublime dans les oeuvres [textes de théâtre, récits et essais] de Georges Bataille, Jean Genet et Samuel Beckett. L’étude part de la constatation effectuée par Jean-François Lyotard selon laquelle la question du sublime se pose à chaque fois qu’une crise de la représentation a lieu [âges de la poétique et de l’esthétique, âge actuel] afin de confronter l’art à ce qui l’excède, lui permettant ainsi de se renouveler. Elle montre que la notion de sublime tend également, lors de chacune de ses réapparitions, à se rapprocher davantage de la notion d’abject, sensée lui être diamétralement opposée. C’est ce qui apparaît dans les oeuvres de Bataille, Genet et Beckett où la doxa qui organise le monde et les valeurs à partir de paradigmes purement antithétiques est déconstruite. Cette redéfinition du rapport entre les notions est analysée aux niveaux stylistique, poétique, esthétique, empirique, psychanalytique, moral et éthique. Un chapitre est dédié à l’étude du phénomène dans l’oeuvre de chaque auteur. Bataille remet en question la hiérarchie entre les notions en définissant un nouvel humanisme « noir » – ou « hyperhumanisme » – grâce à un terrorisme notionnel et littéraire pensant la communication comme un sacrifice. Genet se fait le chantre de l’abject en empruntant les moyens du sublime et en retournant chaque notion en son contraire, au point de ne plus pouvoir les distinguer. Beckett met en place une poétique de la Vanité, déclinée sur les modes classique et postmoderne, permettant de rendre compte de l’inhérente proximité et complémentarité des notions grandissant à travers les siècles. À défaut de proposer une solution au problème posé par Lyotard, ce travail montre la nécessité de prendre en considération le lien unissant le sublime à l’abject lors de toute tentative de renouvellement artistique.