Thèse soutenue

La littérature malgache d’expression française, une littérature en exil, une littérature de l’exil, une littérature des exilés

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Auteur / Autrice : Njaka Tsitohaina Ramiandrarivo
Direction : Daniel-Henri Pageaux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature générale et comparée
Date : Soutenance le 07/05/2010
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littérature française et comparée (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'études et de recherches comparatistes (Paris)
Jury : Président / Présidente : Jean Bessière
Examinateurs / Examinatrices : Daniel-Henri Pageaux, Jean Bessière, Bernard Mouralis, Philippe Godoy, Jean Fremigacci

Résumé

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Nombreux sont les écrivains malgaches francophones vivant en exil, tirant de cette expérience personnelle leur sujet ; un itinéraire culturel dont le point de départ est le bilinguisme et la volonté d’échapper à l’embrigadement que suggère l’insularité. Cela donne au texte le cachet de l’œuvre accomplie: liant à la fois la volonté d’aller à la rencontre de l’autre et la quête de soi, livrant de fait, l’intime, le profond à la surface, à l’universel. L’écriture est perçue et vécue en tant qu’acte cathartique contre l’égarement de l’ego sans doute mais surtout de l’environnement soumis, offert et dévoilé à l’écrivain ; une fin utopique peut-être, mais néanmoins essentielle pour celui qui entrevoit la création littéraire comme une épée pourfendant les faiblesses de la réalité, servant à se rapprocher, à entrevoir et à modeler les caractéristiques de son monde idéal. Avec, évidemment, la complicité du double imaginaire du créateur, ce jumeau sombre par lequel Faulkner désigne le narrateur. Se dégage la difficulté de vivre avec l’autre, une coexistence annonciatrice d’un phénomène de scission, d’assimilation, pour une mise en exergue de l’espace et de la psychologie des protagonistes: complexité et dialectique du caractère où révolte et soumission, héroïsme et apathie, s’entremêlent pour dévoiler l’itinéraire commun et le parcours individuel de leur créateur qui prend le choix de la réalité décadente comme matière de l’inspiration romanesque. En somme, si la littérature malgache d’expression française est fortement enracinée dans la culture malgache, elle met aussi face à une écriture qui constitue un espace de rencontre et de tension avec l’autre, où le français apparaît comme la langue de l’ouverture, salutaire ou non.