Thèse soutenue

Histoire coloniale, fiction féminine : Frictions en francophonies. Étude comparative d'oeuvres de Maryse Condé et d'Assia Djebar

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Auteur / Autrice : Gaëlle Corvaisier
Direction : Jean Bessière
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature générale et comparée
Date : Soutenance le 15/01/2010
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littérature française et comparée (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'études et de recherches comparatistes (Paris)
Jury : Président / Présidente : Xavier Garnier
Examinateurs / Examinatrices : Jean Bessière, Xavier Garnier, Romuald Fonkoua, Bernard Mouralis

Résumé

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Pourquoi le passé colonial français lointain (esclavagisme aux Antilles entre XVe et XIXe siècles) ou plus récent (Algérie française de 1830 à 1962 ; colonisation française en Afrique de 1895 à 1958) hante les œuvres d’écrivains francophones en postcolonialisme ? Comment l’irrésolution de tensions historiques façonne les récits de l’Antillaise Maryse Condé (Célanire cou-coupé, La Belle Créole) et de l’Algérienne Assia Djebar (Les nuits de Strasbourg, La disparition de la langue française) ? Par l’étude de personnages aux frontières mémorielle, territoriale et identitaire, ces auteurs déroulent les maux de l’histoire à travers le prisme de la mémoire. Les décès, assassinats et tortures, et la pérennité de cette violence à travers les générations soulignent l’irrésolution d’une mémoire coloniale et impérialiste. Avec la question de l’altérité et du regard porté sur la figure de l’autre, cette étude analyse des frictions identitaires : solidarité ethnique et sociale ; cercle vicieux qui lie bourreaux et victimes ; stigmatisation du couple mixte ; transgression des codes sociaux soulignant leur inanité ; communauté LGBTI et propension individuelle à intérioriser des préjugés malgré leur préjudice ; peurs issues de l’indéterminisme de personnages métis. Avec des personnages passeurs de frontières, la marge et le centre, la frontière et l’entre-deux deviennent des espaces d’exploration d’un multiculturalisme illimité. C’est donc une décolonisation des imaginaires dont il est question.