Vérité et connaissance dans l'oeuvre fictionnelle de Thomas Pynchon, de ''The voice of the hamster'' à ''Against the day''
Auteur / Autrice : | Ingrid Kuennemann |
Direction : | Patrick Badonnel |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études du monde anglophone |
Date : | Soutenance le 22/01/2010 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Études anglophones, germanophones et européennes (2009-2019 ; Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherche sur les mondes anglophones (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Claude Maisonnat |
Examinateurs / Examinatrices : Patrick Badonnel, Claude Maisonnat, Élyette Benjamin-Labarthe, Élizabeth Durot-Boucé, Redouane Abouddahab |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Outre leur caractère encyclopédique, les récits de Thomas Ruggles Pynchon Jr. empruntant le mode de la quête, la vérité et sa trouvaille s’en trouvent explicitement au fondement. La vérité est cependant aussi centrale que structurellement absente, hors-récit, relevant plutôt de la condition même d’existence du récit, se confondant presque avec la possibilité de dire, la fonction de nomination : vaut pour vérité le fait que le dit se tienne de lui-même. La connaissance, elle, choit ce faisant du côté de l’inconscient, là où le sujet s’abîme dans cette vérité extérieure à lui qu’est la garantie que son être puisse se soutenir de son dire, là où le sujet se trouve donc sans le savoir. Cet extérieur au sujet se conjoint fondamentalement avec son corps : toute parole en effet se situe à la frontière où la chair tombe sous le coup du symbolique et c’est le corps, celui de la filiation, de la reproduction, du social, qui agite le discours, celui-ci n’ayant d’autre fonction que de le retranscrire. La connaissance se dessine ainsi comme visant toujours, à travers les objets prélevés dans le réel, un corps en reste du symbolique. Ce partage du corps et du discours est cause du hiatus entre la vérité et la connaissance, la matière et l’identité, tel que plus le protagoniste, cet autre sans corps, en apprend, à son propre sujet pour commencer, moins il s’y reconnaît, en une forme de perpétuel manquement à soi-même – et n’est-ce pas, de la même façon, afin de se divertir, de se changer les idées qu’un lecteur cueille un livre, pour finalement s’apercevoir s’y être retrouvé, ou inversement s’il avait justement commencé par vouloir s’y chercher ?