La modernité à l'épreuve de la construction européenne
Auteur / Autrice : | Julie Ferron |
Direction : | Philippe Raynaud |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences politiques |
Date : | Soutenance en 2010 |
Etablissement(s) : | Paris 2 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La modernité est l'âge cosmopolitique, sécularisation de l'Esprit du christianisme. Or, l'Europe semble incapable de se distinguer de l'Occident globalisant qu'elle a rendu possible. L'universel moderne est en effet en voie de réalisation, de San Francisco à Vladivostok, en attendant le reste du monde. Voire en l'espérant puisque l'Un ne serait qu'un impératif de la raison juridique, enté sur un acte philosophique d'espérance. Ces réflexions pré-constitutionnelles permettront alors de dissocier la construction européenne de l'Europe. L'Europe post-moderne sera une hypostase, modalité parmi d'autres, de l'universel moderne. Simplement, la souverainteté n'a pas (encore?) disparu. Ses éléments se sont dissociés en cette néo-féodalité. L'auctoritas, visible dans le dialogue des juges, correspondra à une ''rule of law'' européenne participant d'une ''rule of law'' mondiale. Quant à la ''potestas'' et à l'''imperium'', penser le gouvernement en temps ordinaire demandera de connaître les temps exceptionnels. En termes théoriques, c'est la séparation des pouvoirs de l'entendement entre la prévisibilité du droit et les mystères de l'Histoire. En termes constitutionnels, c'est la loi qui anticipe sa propre suspension pour assurer, si nécessaire, le salut de la République. Pour l'instant, l'Union reste une alliance défensive fondée sur une clause de solidarité mutuelle entre Etats et advenir en tant qu'entité politique exigera qu'elle pense ses frontières, visibles et invisibles. Dès lors, il n'existe pas une réponse mais des questions, l'observateur étant condamné à la multiplicité des scenarii.