Auteur / Autrice : | Rémy Pawin |
Direction : | Christophe Charle |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 2010 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Jury : | Président / Présidente : Myriam Tsikounas |
Examinateurs / Examinatrices : Christine Bard, François Dubet |
Mots clés
Résumé
Dans la France métropolitaine des années 1944-1981, cette étude explore les représentations du bonheur - les différentes idées circulant sur la vie heureuse - étudiées à partir de documents imprimés et de films à succès, et les expériences - les sentiments éprouvés analysées quantitativement par des enquêtes d'opinion, et qualitativement par des journaux intimes. L'intervalle chronologique permet de remettre en cause la période «Trente glorieuses », forgée par l'économiste Fourastié portant un regard nostalgique sur les années 1945-75 et trop vite importée par les historiens. Peu légitime au sortir de la Seconde Guerre mondiale, le bonheur devient la norme princeps, en France comme dans le monde occidental. Les techniques du bonheur se développent : les sciences sociales s'emparent de l'objet ; l'idéal de l'épanouissement succède à la réussite ; la société de consommation constitue la voie la plus attractive, mais le marché du bonheur, segmenté, laisse place à des chemins alternatifs (vie en communauté, etc. . . ). Les récits et les romans personnels des Français incorporent ces transformations : les composants du bonheur restent stables, mais les niveaux de bonheur, appréhendés au travers de déclarations individuelles, évoluent. Se détachent ainsi les années 1962-1975 -les treize heureuses -, au cours desquelles les sentiments positifs ont connu une extension maximum : la paix, la croissance économique perçue, les libérations consécutives à mai 1968 confèrent une unité à cette période.