Thèse soutenue

Le soutien bancaire d'une entreprise en difficulté après la loi du 26 juillet 2005

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Auteur / Autrice : Laurent Latapie
Direction : Jean-Pierre Arrighi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Droit des affaires et droit économique
Date : Soutenance en 2010
Etablissement(s) : Nice

Mots clés

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Résumé

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La Loi n°2005-845 du 26 juillet 2005, dite loi de sauvegarde des entreprises vient modifier la législation relative au traitement des difficultés des entreprises et incite les dispensateurs de crédit à apporter leur soutien afin de sauvegarder ces entreprises en difficulté. De plus il encadre strictement le régime des responsabilités. A cet égard, l’objectif de la loi est double. Premièrement il est proposé un cadre juridique incitant les établissements bancaires à soutenir l’entreprise en difficulté. La loi du 26 Juillet 2005 prévoit un régime de responsabilité pour soutien abusif clairement défini, lequel, par ses modifications érige un régime d’irresponsabilité et vient s’insérer dans une réforme globale du droit des suretés amorcée depuis la loi du 1er aout 2003. Elle récompense le créancier soutenant et définit le régime de responsabilité à travers trois hypothèses, la fraude, l’immixtion caractérisée et la garantie disproportionnée, où une faute réelle et décisive aurait été commise. Deuxièmement, il est permis au débiteur de bénéficier d’ « outils » lui permettant de soutirer ce soutien aux établissements bancaires afin d’obtenir un plan de sauvegarde lorsque celui-ci n’est pas encore en cessation des paiements ; ou bien, lorsque c’est le cas, afin de présenter un plan de redressement. Toutefois, un grand nombre des procédures collectives aboutissent à la liquidation judiciaire. Le chef d’entreprise, qui est bien souvent caution personnelle, dispose également de moyens pour combattre la créance bancaire en contestant notamment son TEG, sa cession, ses garanties, ou bien encore son rang dans la répartition des fonds. Il dispose par ailleurs de voies de recours élargies qu’il peut mettre à son profit. Enfin, l’un des apports importants de la réforme est d’octroyer un rôle nouveau aux créanciers qui peuvent intervenir contre la banque. La question peut alors se poser de savoir si la détermination du régime juridique du soutien bancaire par le législateur du 26 juillet 2005 apporte une réponse suffisante aux établissements bancaires. Met-elle fin au contentieux important en la matière, afin que les établissements bancaires soutiennent durablement les entreprises en difficultés ? Ou bien, expose-t-elle au contraire ces derniers à des risques nouveaux de mise en jeu de leur responsabilité ? Cette réflexion est la pierre d’achoppement du soutien bancaire d’une entreprise en difficulté.