Thèse soutenue

Culture d'ordre et identités régionales : la gendarmerie dans les départements pyrénéens (1939-1944)

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Auteur / Autrice : Jean-François Nativité
Direction : Jules Raymond Maurin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 02/12/2010
Etablissement(s) : Montpellier 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale 60, Territoires, Temps, Sociétés et Développement (Montpellier ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : CENTRE DE RECHERCHES INTERDISCIPLINAIRES EN SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES DE MONTPELLIER
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Jules Raymond Maurin, Jean-Nol Luc, Jean-Charles Jauffret, Danielle Domergue-Cloarec
Rapporteur / Rapporteuse : Jean-Nol Luc, Jean-Charles Jauffret

Résumé

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Figurant parmi les études pionnières du chantier historique de la Gendarmerie nationale, ce travail s’efforce de revisiter sous l’angle méconnu des départements pyrénéens frontaliers de l’Espagne, la délicate question du rôle des forces de l’ordre durant la Seconde Guerre mondiale. L'interrogation centrale de cette thèse repose sur les bouleversements physiques et psychiques d'une police à statut militaire soumise à différents facteurs déstabilisants. En prenant d'une part comme base initiale la structure spécifique, le cadre juridique, les missions et l'état d'esprit qui constituent l'identité de la gendarmerie d'avant-guerre et d'autre part, le terreau politique, économique et psychologique pyrénéen, l'objectif est de croiser les données endogènes et exogènes liées à la restructuration de l'arme des années quarante, pour obtenir une typologie comportementale capable de répondre à trois types d’interrogations. Tout d’abord, comment les gendarmes stationnés dans les Pyrénées ont-ils vécu la campagne de 1939-1940 et quelle a été leur contribution à l’effort de guerre ? Puis, pendant la période de l’Occupation née de la défaite de la France, alors que la quasi-totalité de l’espace Pyrénéen reste en zone libre jusqu’au mois de novembre 1942, dans quelle mesure les gendarmes locaux ont-ils été concernés par les ordonnances prises par les vainqueurs ? Quelle a été la résultante des transformations voulues par le régime de Vichy et des nouvelles tâches imposées aux gendarmes en poste à la frontière espagnole ? Enfin, dans une région qui s’est longtemps présentée comme un territoire s’étant lui même libéré du joug de l’occupant, comment les gendarmes ont-ils passé le cap de la Libération et du rétablissement de la légalité républicaine ? À la faveur de la soudure symbolique de l’année 1939, la première partie de cette réflexion s’attache à rappeler et à définir la place de la gendarmerie en tant que corps militaire chargé du maintien de l’ordre, dans le contexte socio-historique pyrénéen. Ce bilan de compétences se veut avant tout comme un trait d’union reliant la chaîne des temps et servant de point d’encrage à la compréhension des métamorphoses postérieures. La seconde partie de ce travail est elle dévolue aux « chemins de l’abîme », cette trajectoire événementielle, qui de la chute de Barcelone à l’occupation totale des Pyrénées en novembre 1942, a fait subir à la gendarmerie locale des contorsions réglementaires, fonctionnelles et psychologiques auxquelles elle n’était pas préparée. Enfin pour finir, la dernière partie de cette étude est consacrée à la période allant de l’hiver 1942 à la fin du mois de novembre 1944, qui marque la résurgence et l’indépendance retrouvée de la Gendarmerie nationale.