Thèse soutenue

La musique dans la prose narrative moderniste espagnole

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Auteur / Autrice : Julie Sorbier-Rawls
Direction : Raphaël Carrasco
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Espagnol
Date : Soutenance le 27/11/2010
Etablissement(s) : Montpellier 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale 58, Langues, Littératures, Cultures, Civilisations (Montpellier ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Etudes occitanes, iberiques, latino-americaines et lusophones
Jury : Président / Présidente : Jean-François Carcelen
Examinateurs / Examinatrices : Raphaël Carrasco, Zoraida Carandel, Rafael Gonzalez Canal, Begona Riesgo, Begona Riesgo
Rapporteurs / Rapporteuses : Zoraida Carandel, Rafael Gonzalez Canal

Résumé

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La littérature moderniste est musicale par essence. Elle souhaite éveiller des sensations chez le lecteur : le recours à la musique, art suggestif par antonomase, crée l’allusion. Comment sertir la musique dans la littérature ? Stéphane Mallarmé propose de « précéder les effets de la musique en redéfinissant celle-ci ‘d’où elle point’ » . Si l’art musical est naturellement porté par le poème, qu’en est-il de la prose ? En Espagne, Ramón María del Valle-Inclán offre un exemple probant de prose musicale dans ses Sonatas. Est-ce là tout ? Le projet mallarméen n’a-t-il pas rencontré d’écho parmi d’autres prosateurs espagnols ? Certes, l’intention y est ; les histoires de la littérature le confirment mais ne s’y attardent pas. Notre travail est donc double : il s’agit d’abord de retrouver des œuvres en prose modernistes espagnoles puis de les analyser par le prisme musical pour voir comment est saisi ce projet de fusion des arts. L'étude révèle que la musique de la prose, parfois imperceptible, raffine les sensations et sensibilise le lecteur à l’élégance, au rythme ou au phrasé d’un syntagme. En somme, la musique intérieure devient une propédeutique à l’ineffable. En creux de ce projet se dessine le rôle du poète dans la société. Celui-ci se présente comme un prêtre des temps modernes. Pourtant, le mythe auquel il tente de souscrire semble désincarné : sensible aux réalités de son époque, en quête d’un public féru de naturalisme, l’écrivain espagnol ne s’engage pas pleinement. Sa prose, hésitante, est souvent mièvre : cela explique qu’elle soit passée inaperçue aux yeux de l’histoire.