La ''bonne vie'' dans l'écriture du fabliau : aimer, boire et manger
Auteur / Autrice : | Caroline Foscallo |
Direction : | Armand Strubel |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature et civilisation françaises |
Date : | Soutenance le 18/09/2010 |
Etablissement(s) : | Montpellier 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale 58, Langues, Littératures, Cultures, Civilisations (Montpellier ; 2015-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : MOYEN AGE. RENAISSANCE. BAROQUE |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Armand Strubel, Dominique Boutet, Chantal Connochie - Bourgne, Yasmina Foehr-Janssens, Bernard Ribémont |
Rapporteurs / Rapporteuses : Dominique Boutet, Chantal Connochie - Bourgne |
Résumé
Aimer, boire et manger: c'est ainsi que se définit la « bonne vie » selon les fabliaux. L'idéal qui prévaut dans ces contes, profondément ancrés dans le monde matériel et centrés sur des préoccupations charnelles plutôt que spirituelles, est en effet celui la satisfaction des désirs corporels, de la recherche des plaisirs charnels et de la jouissance. L'alimentation, la boisson et la sexualité y sont si bien représentées que la bonne vie peut être envisagée comme un élément constitutif, voire un trait définitoire du fabliau. Omniprésente, elle se place incontestablement au carrefour d'un nombre important de problématiques et de traits caractéristiques du genre. Plus qu'un simple thème unificateur du corpus, elle a de véritables implications rhétoriques et stylistiques. Son écriture, qui se révèle stéréotypée et qui reste « en surface », traduit l'ancrage du fabliau dans le monde matériel, concret et quotidien et contribue à la construction de l'idéal de plaisir et de satisfaction immédiate, aisément accessible à l'ensemble des estats de la société, que véhiculent ces contes. Il existe ainsi une véritable « poétique de la bonne vie » dans les fabliaux. Toutefois, le monde qu'ils donnent à voir n'est pas exclusivement positif et joyeux et la mauvaise vie y a également sa place, en particulier au sein du système de valeurs propre au genre et fondé sur la recherche de l'équilibre et la morale de la compensation. Enfin, en apparaissant comme une autre voie possible qui s'inscrit, non pas en opposition, mais à côté de celles proposées par les genres contemporains, la bonne vie contribue à faire du fabliau un genre singulier au sein du paysage littéraire de l'époque.