De la prévention des risques à l'ingénierie de la sécurité : essai d'une épistémologie constructiviste des disciplines de gestion des risques au travail : pour une intelligence de l'absence
Auteur / Autrice : | Pierre Souchon |
Direction : | Yves Chappoz |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de gestion |
Date : | Soutenance en 2010 |
Etablissement(s) : | Lyon 3 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Considérer l’exercice de la prévention des accidents majeurs, d’une part, celui de la santé-sécurité au travail, d’autre part, met au jour la faiblesse des fondements épistémologiques de ces disciplines. Guidées par l’habitude et l’urgence de la pratique, elles omettent de s’interroger sur les conditions de validité des connaissances qu’elles mobilisent. L’étude des circonstances d’évènements industriels récents met pourtant au jour combien la société moderne leur en adresse le reproche. Plusieurs paradoxes et de nombreuses interrogations implicites, indépassables dans l’état actuel de l’organisation de la connaissance, paraissent contraindre l’exercice des disciplines. Postuler l’absence de tout fondement épistémologique serait pourtant abusif : des paradigmes latents infléchissent les pratiques. Comme discipline « composite », la prévention des risques au travail mobilise des connaissances dotées de leurs propres épistémologies. Les logiques qui président à la construction des disciplines engagent à retenir les approches constructivistes et les sciences de gestion pour esquisser une épistémologie de telles pratiques. Une modélisation systémique révèle le déficit de complexité des connaissances de sécurité. Leur essor passe par la construction de caractères nouveaux : les paradigmes du projet, du langage, de la gouvernance, du temps, de l’imagination et de la responsabilité. La proposition de modalités de mise en œuvre de ces paradigmes permet d’envisager la « sortie de crise épistémologique » aujourd’hui nécessaire à la performance des disciplines de sécurité.