La disparition de la rencontre de marché dans la tradition économique française : de Boisguilbert à Walras
Auteur / Autrice : | Laurent Bruneau |
Direction : | Jean-Pierre Potier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Soutenance le 16/12/2010 |
Etablissement(s) : | Lyon 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences économiques et de gestion (Lyon ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Triangle : Action, Discours, Pensée politique et économique (Lyon ; 2005-....) |
Jury : | Président / Présidente : Nicolas Chaigneau |
Examinateurs / Examinatrices : Roberto Baranzini, Joël Thomas Ravix, Jérôme Lallement | |
Rapporteur / Rapporteuse : Roberto Baranzini, Joël Thomas Ravix |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
La thèse se propose de réexaminer le concept de concurrence dans une sélection de textes classiques de la tradition économique française du 18ème siècle et du 19ème siècle.L’examen des textes fondateurs de Boisguilbert et de Cantillon, montre que le concept de concurrence recouvre deux contenus différents.- D’une part, la concurrence qui s’exerce sur un site de marché, du côté long du marché, et qui prend la forme d’un comportement conflictuel de rabais ou d’enchères monétaires.- D’autre part, la concurrence qui s’exerce ensuite à partir des signaux prix constitués sur le site de marché, et qui prend la forme de décisions quantitatives, de réallocations des marchandises, des capitaux et des hommes. Cette deuxième signification va peu à peu supplanter la première jusqu’à faire disparaître le concept même de rencontre de marché, notamment dans l’œuvre de Turgot (avec le marché général). Cette même tendance apparaît dans l’analyse mathématique d’Isnard, alors même que Canard propose une approche mathématique de la rencontre conflictuelle de marché.Au début du 19ème siècle, influencé par Smith modifiant la définition de la demande, Say confirme la disparition, tandis que Sismondi ne parvient pas à dissocier les processus concurrentiels.Par la suite, les auteurs de l’école française, au premier rang desquels Garnier et Molinari vont alors parachever le processus d’occultation des processus concurrentiels du premier type, malgré la tentative iconoclaste de Walras qui tente, sans succès selon nous, d’en rendre compte avec le tâtonnement. Au final, la recherche montre que l’absence de prise de conscience de la dualité du concept de concurrence, a rendu invisible le changement de direction de l’analyse de la rencontre de marché, vers 1760. Une reconnaissance de cette dualité pourrait donc réorienter efficacement les recherches contemporaines.