Auteur / Autrice : | Caroline Rossi |
Direction : | Harriet Jisa |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences du langage |
Date : | Soutenance le 09/12/2010 |
Etablissement(s) : | Lyon 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Dynamique Du Langage |
Jury : | Président / Présidente : Aliyah Morgenstern |
Examinateurs / Examinatrices : Martine Sekali, Maarten Lemmens | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Christophe Parisse |
Mots clés
Résumé
Ce travail porte sur l’inscription de la notion extralinguistique de mouvement dans deux langues typologiquement différentes, et examine l’impact de ces différences sur les premiers développements langagiers. Les travaux récents sur la question montrent en effet qu’il existe des contraintes proprement linguistiques, en plus de contraintes générales liées à l’empreinte particulière qu’apporte la perception de l’espace et du mouvement à la cognition. Notre objectif est d’analyser la place de ces contraintes dans l’acquisition du langage, à partir de suivis longitudinaux d’enfants francophones et anglophones filmés dès les débuts du langage. Nous présentons d’abord plusieurs illustrations des hypothèses sur la précocité du mouvement, repérées dans les premières formes de communication : celles-ci dessinent des liens très précoces entre mouvement et langage, qui ne semblent pas dépendre de la langue adressée à l’enfant. Nous nous penchons ensuite sur l’impact des contraintes proprement linguistiques, que l’expression du déplacement fait apparaître. L’analyse du discours adressé à l’enfant permet de souligner l’importance des contextes de production, et de variations reflétant des choix énonciatifs différents : leur prise en compte atténue les différences inter-langues observées dans la littérature. Cependant, des contrastes plus marqués apparaissent dans les premières expressions du déplacement : ils montrent une prise en compte précoce des contraintes linguistiques. L’analyse de l’expression du déplacement en français révèle aussi une focalisation peut-être excessive de la typologie sémantique sur les valeurs spatiales. Pour montrer que la prise en compte des valeurs non spatiales importe y compris pour l’analyse de l’anglais, nous interrogeons l’articulation des valeurs spatiales et non spatiales dans l’acquisition des premières constructions, à partir d’un des premiers marqueurs utilisés par les enfants anglophones : up.