Thèse soutenue

Dire(s) d’urgence : la psychiatrie d’urgence comme structure de médiation : statut de la parole et de la communication à l’hôpital
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Auteur / Autrice : Jérôme Thomas
Direction : Bernard Lamizet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l’information et de la communication
Date : Soutenance le 06/12/2010
Etablissement(s) : Lyon 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'éducation, psychologie, information et communication (Lyon)
Jury : Président / Présidente : Bernard Delforce
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Marc Elchardus, Anne-Marie Houdebine-Gravaud

Résumé

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Cette thèse vise à montrer que la psychiatrie d’urgence, intervenant dans le cadre de l’hôpital général, constitue une structure de médiation. Bien que les services d’urgence soient le lieu d’expression de la crise et de la catastrophe, ils mettent en œuvre des processus symboliques et imaginaires qui visent à redonner du sens à l’irreprésentable. A partir d’une enquête ethnographique par observations participantes, la thèse analyse les différents aspects de la communication mise en œuvre lors de l’accueil des patients. En s’inspirant de la psychanalyse et de l’anthropologie, cette recherche aboutit à une sémiotique de l’urgence psychiatrique qui articule les dimensions réelle, imaginaire et symbolique du phénomène à partir de la notion de flottance de l’urgence, que nous forgeons en partie.Cette approche interdisciplinaire, ancrée dans le champ des sciences de l’information et de la communication, permet de comprendre combien les services d’urgence psychiatrique constituent des espaces de renouage du contrat social. Cette thèse décrit et analyse les conditions de l’articulation de la clinique au politique, du singulier au collectif. A ce titre, ces services constituent des lieux d’interrogation et d’invention du politique dans la mesure où chaque sujet qui y a recours vient problématiser de façon singulière, inédite et imprévisible, l’articulation du désir et de la norme en exigeant, de la part de l’institution, qu’elle énonce de nouvelles formules de ce nouage.Sur le plan épistémologique, cette recherche est une invitation faite aux études portant sur la communication d’inclure dans leurs réflexions la catégorie du réel qui désigne la limite du symbolique et du représentable. Cette thèse montre qu’il est fructueux de penser les faits de communication à partir de l’impossible à communiquer, de penser la médiation à partir, précisément, des ruptures de la médiation et, finalement, de penser le contrat social à partir de ses limites, de ce qu’il est contraint de refouler pour se maintenir.