Thèse soutenue

L’exercice de la pauvreté : les franciscains d’Avignon, l’incertitude économique et la circulation des richesses à la fin du Moyen Âge

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Auteur / Autrice : Clément Lenoble
Direction : Jacques Chiffoleau
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 24/09/2010
Etablissement(s) : Lyon 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Lyon ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Histoire, archéologie, littératures des mondes chrétiens et musulmans médiévaux (Lyon ; 1977-....)
Jury : Président / Présidente : Nicole Bériou
Examinateurs / Examinatrices : Giacomo Todeschini, Mathieu Arnoux, Laurent Feller, Jean-Louis Gaulin

Résumé

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Comment analyser et tenter de comprendre le fonctionnement et les transformations des économies conventuelles franciscaines généralement constatées à la fin du Moyen Âge dans les testaments conservés par les couvents et les notaires ? Interprétées comme un abandon de l’idéal de pauvreté et comme une trahison du projet originel de François d’Assise, justifiant la contestation et la dissidence des Spirituels puis la réforme de l’Observance, ces mutations de la vie franciscaine sont très vivement mises en lumière par les comptes quotidiens exceptionnels du couvent d’Avignon, les seuls de cet ordre religieux à avoir été non seulement conservés mais probablement aussi produits à partir de 1359. Malgré leurs lacunes, ils autorisent une reconstitution précise et minutieuse du mode de vie des frères, des mécanismes de leur économie, de la nature de leurs échanges avec la société urbaine ainsi que de leurs méhodes de gestion et d’administration pendant 120 ans. Ils permettent de lire l’économie conventuelle et les pratiques à la lumière de la conjoncture, brutalement inversée après le départ des papes, mais aussi à l’aune des normes et des principes élaborés par les théologiens de l’ordre et par les juristes de la fin du Moyen Âge. Ils montrent les efforts des Mineurs pour se soumettre aux aléas du marché local et la virtuosité technique avec laquelle ils s’y emploient. Ils révèlent les liens entre l’activité pastorale franciscaine, les pratiques dévotionnelles des fidèles et l’économie du couvent. Ils permettent de mieux saisir la nature des rapports entre la ville et les Mendiants et de proposer quelques éléments d’explication à leurs transformations, en lien avec les mutations des sociétés urbaines et des rapports à l’au-delà à la fin du Moyen Âge.