Jorge Semprun, le roman de l’histoire
Auteur / Autrice : | Antoine Bargel |
Direction : | Massimo Lollini, Jean-Pierre Martin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Lettres et arts |
Date : | Soutenance le 04/06/2010 |
Etablissement(s) : | Lyon 2 en cotutelle avec University of Oregon |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Passages XX-XXI |
Jury : | Président / Présidente : Dominique Carlat |
Examinateurs / Examinatrices : George J. Sheridan, Françoise Geoffroy-Durrant, Gina Herrmann |
Résumé
Jorge Semprun, survivant de Buchenwald, entend « faire [du] témoignage un espace de création ». L’inventivité formelle du roman lui permet d’exprimer la vérité de l’expérience vécue, en créant un espace textuel réflexif où auteur et lecteur, l’un mis en scène dans l’acte d’écriture, l’autre appelé à prendre conscience de son rapport actif à la constitution du sens du récit, se rencontrent dans la relation éthique du témoignage. Mon travail concerne les caractéristiques formelles de ce roman de l’histoire, pour expliciter sa relation au discours politique en particulier, et mettre en relief l’autonomie esthétique du roman, sur laquelle repose la spécificité du rapport littéraire à l’histoire. Semprun met en place cette esthétique au moyen de multiples innovations narratives et d’une conception du récit comme performance, où le Dire est distinct du Dit (Levinas) : cette dimension performative du récit est décrite dans cette étude au moyen d’une approche phénoménologique de la lecture, centrée sur les dynamiques interprétative et imaginaire mises en œuvre par le sujet lisant. Le contraste entre esthétique narrative et discours idéologique définit non seulement les stratégies d’écriture de Semprun, mais également le rôle attribué au lecteur : ce dernier, prenant conscience des motivations et procédés rhétoriques de l’auteur, qui multiplient explicitement les trajectoires interprétatives au sein du texte, réalise que l’enjeu du témoignage réside dans l’acte de lecture, une lecture engagée, participative et en perpétuel renouvellement