L’intérimaire longue-durée : un prisme pour comprendre les transformations de la norme salariale
Auteur / Autrice : | Hervé Cazeneuve |
Direction : | Dietrich Hoss |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie et anthropologie |
Date : | Soutenance le 02/04/2010 |
Etablissement(s) : | Lyon 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences économiques et de gestion (Lyon ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Mondes et dynamiques des sociétés (Lyon ; Saint-Étienne) |
Jury : | Président / Présidente : Gilles Herreros |
Rapporteur / Rapporteuse : François Michon, Michel Gollac |
Mots clés
Résumé
Par définition, les intérimaires ne sont liés que par des contrats temporaires et pourtant on constate que 165 000 personnes ont travaillé pendant plus de six mois en intérim chaque année entre 1998 et 2002. L’existence de ces intérimaires longue-durée est ici interrogée en partant de l’hypothèse que leur maintien dans cette forme d’emploi est lié à l’état de la norme salariale qui perd peu à peu sa place de principe organisateur de la société française. Plusieurs éléments permettent de comprendre ce maintien. Le premier est un rapport de confiance activement entretenu entre l’intérimaire et l’agence d’intérim. Deuxièmement, il est nécessaire pour les intérimaires longue-durée, de posséder des attaches familiales ou immobilières. Enfin, au sein des entreprises utilisatrices, les rapports entre intérimaires et embauchés sont facilités par l’affaiblissement du sentiment de sécurité lié au contrat à durée indéterminée.Les bonnes raisons du maintien en intérim sont donc liées à la crainte du chômage mais aussi à l’abandon du compromis entre sphères politiques et économiques de l’Etat assurantiel. La sécurité qu’apporte l’emploi stable est remise en cause alors qu’il est nécessaire pour obtenir les prêts qui mènent à la propriété immobilière. Or, cette dernière semble reprendre sa place de garant et permet à ceux qui y ont accès de sortir du continuum salarial sans subir de sanctions et de participer à son affaiblissement.