Évolution et civilisation : report des pressions sélectives, émancipation et ‘technosymbiose’ : de l’anthropologie de Charles Darwin à l’économie évolutionniste étendue
Auteur / Autrice : | Gérald Fournier |
Direction : | Olivier Perru |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire, épistémologie et philosophie des sciences, des techniques et des technologies |
Date : | Soutenance le 10/11/2010 |
Etablissement(s) : | Lyon 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Éducation, psychologie, information et communication (Lyon ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : LEPS - Laboratoire d'Étude du Phénomène Scientifique - EA4148 |
Jury : | Président / Présidente : Michel Morange |
Examinateurs / Examinatrices : Daniel Becquemont | |
Rapporteur / Rapporteuse : Thierry Hoquet, Stéphane Tirard |
Résumé
Le processus sélectif est-il nié, persistant ou dialectiquement réalisé dans la civilisation ? De ce problème, deux thèses générales se dégagent : (1) celle de l’épuisement de la sélection naturelle, la société humaine témoignant d’une véritable émancipation vitale et (2) celle d’un report des pressions de sélection, le système de contraintes sélectives demeurant effectif. En fait, cette interrogation se trouve esquissée dès l’« anthropologie » de Charles Darwin (1871), sujette encore à débats, notamment sur l’existence du darwinisme social de ce dernier, forme, justement, de report des pressions de sélection. Face à la thèse de l’incohérence doctrinale de cette « anthropologie », qui légitime malgré elle qu’on fasse tout dire de Darwin, on proposera une cohérence articulée autour du concept de sympathie et des effets combinés de la sélection, de la culture et de l’habitude. Ensuite, il s’agira de proposer une théorie de l’émancipation vitale, mêlant report des pressions de sélection et émancipation par procès ‘technosymbiotique’, néologisme au lien fort avec la cultural niche construction (Odling-Smee). Prendre la civilisation comme une niche écologique, la culture comme un paramètre, résoudra une bonne part des problèmes théoriques et de ce dualisme identitaire qu’on retrouve si souvent dans notre approche de l’homme et de sa société. La réflexion sur la civilisation nous conduira à nous interroger sur le biotope économique, comme marque essentielle et originale de notre niche écologique. Notre émancipation biologique côtoie ainsi le maintien du système de contrainte sélectionniste, dans un biotope, dès lors, de plus en plus biomimétique