Le corps dans l'Odyssée
Auteur / Autrice : | Sylvie Galhac |
Direction : | Philippe Rousseau, Paul Demont |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature grecque |
Date : | Soutenance en 2010 |
Etablissement(s) : | Lille 3 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette thèse met au jour, contre B. Snelle et par le biais d'une comparaison systématique entre l'Odyssée et Iliade, l'existence, dans l'Odyssée, d'une pensée de l'unité du corps humain. De fait, bien que disposant, pour dépeindre le corps, d'une langue tout à fait comparable, les deux poèmes ne font pas d'elle le même usage. Ainsi, le mot sôma, qui dès Homère, dénote le corps, dans l'Odyssée, se réfère peut-être au corps vivant. De plus, les silhouettes humaines qu'au long de chaque poème dessinent les substantifs anatomiques sont différentes, notamment pour ce qui est de la place, moins importante dans l'Odyssée, accordée aux membres, dont il apparaît de toute façon qu'ils ne sont jamais un moyen d'appréhender le corps. Dans ce poème, enfin, le corps humain est mieux distingué des corps animal et humain et ses spécificités mieux perçues. Par ailleurs, dans l'Odyssée, le corps impliqué dans diverses expériences est présenté comme ayant une unité : le corps blessé est réellement donné à voir, et non les blessures comme cela se produit dans l'Iliade, et la peinture de la mutilation et de la mort montre que l'unité du corps est celle du corps vivant ; est en outre ébauchée la pensée de la notion de sensation et la sensation tactile ainsi que celles de douleur physique et de faim paraissent être pour l'homme l'occasion de saisir l'unité de son corps ; le corps dont les postures sont mieux évoquées est doté d'un certain volume et, en lui, extériorité et intériorité sont considérées comme les deux parties d'un même tout. Enfin, le corps porteur de l'identité et néanmoins soumis au temps est, à travers la figure d'Ulysse, objet de questionnement et, avec lui, sa représentation