Le cycle biologique de Pneumocystis carinii : approches cellulaires et moléculaires
Auteur / Autrice : | Anna Martinez |
Direction : | El Moukhtar Aliouat |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Immunologie |
Date : | Soutenance le 14/12/2010 |
Etablissement(s) : | Lille 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École graduée Biologie-Santé (Lille ; 2000-....) |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Les microchampignons unicellulaires du genre Pneumocystis sont transmis par voie aérienne et pénètrent dans l’alvéole pulmonaire de l’homme et de nombreux mammifères. Si le système immunitaire est déficient, leur prolifération provoque une insuffisance respiratoire grave, souvent fatale. Les personnes concernées par cette pathologie sont principalement les individus séropositifs pour le VIH au stade SIDA mais également les patients recevant un traitement immunosuppresseur en cas de cancers, de greffe d’organes ou de maladies auto-immunes. Du fait de la très forte spécificité d’hôte qui caractérise ces microchampignons, l’étude directe de Pneumocystis jirovecii, l’espèce spécifique de l’homme, reste bien entendu limitée mais la présence d’autres espèces du parasite chez de nombreux mammifères a permis de développer des modèles expérimentaux performants. Néanmoins, la transition dynamique d’un stade parasitaire à l’autre n’a jamais était suivie en temps réel et la forme infectieuse demeure inconnue. Pour examiner ces aspects fondamentaux du cycle biologique de Pneumocystis, la séparation physique des stades parasitaires (formes trophiques ou formes kystiques) constitue l’un des pré-requis indispensable. Dans un premier temps, nous avons mis au point une nouvelle méthode pour obtenir des populations parasitaires totalement pures. L’utilisation d’un cytomètre trieur à haut débit (FACSAria®), suite à un coimmunomarquage spécifique, nous a permis de séparer les formes trophiques des formes kystiques avec une pureté proche de 100 %. Les parasites obtenus demeurant infectieux après inoculation intra-trachéale chez le rat Nude, nous avons pu les utiliser afin de clarifier les mécanismes qui sous-tendent la multiplication et la différenciation de Pneumocystis carinii. Notre but était de mieux comprendre le cycle biologique des organismes du genre Pneumocystis en tentant de répondre aux interrogations suivantes : quel est le ou les modes de multiplication des formes kystiques et trophiques de Pneumocystis ? Quelles sont les voies métaboliques activées chez les formes kystiques et trophiques ? Quels acteurs moléculaires sont impliqués dans le processus de différenciation des formes trophiques en formes kystiques ? Dans un premier temps, nous avons suivi le devenir de chaque stade parasitaire trié d’une part (i) dans le micro-environnement naturel des Pneumocystis, l’alvéole pulmonaire, après inoculation endotrachéale, chez le rat nude, et, d’autre part, (ii) in vitro dans des systèmes de cultures axéniques ou de co-cultures sur cellules épithéliales alvéolaires de rat (lignée cellulaire L2). Nos résultats suggèrent d’une part, que les formes trophiques peuvent, in vitro, se multiplier indépendamment des formes kystiques (sans toutefois permettre une croissance continue de P.carinii) et, d’autre part, que ces formes trophiques pures sont incapables de redonner, in vitro, des formes kystiques contrairement à nos observations chez l’animal. Ainsi, l’échec de la culture pourrait, en partie, être du à l’incapacité des formes trophiques à se différencier en formes kystiques in vitro. Ensuite, nous avons analysé la ploïdie des formes trophiques et kystiques afin de mieux appréhender les modes de multiplication de ces microchampignons, en utilisant un agent intercalant de l’ADN et en comparant le contenu en ADN de Pneumocystis à celui des souches référence haploïdes et diploïdes de Saccharomyces cerevisiae. Deux stratégies complémentaires ont été employées afin de comparer les transcrits exprimés par ces deux populations : (i) l’hybridation sur puces à ADN (en collaboration avec le Pr. Melanie Cushion, Université de Cincinnati, USA) et (ii) les banques soustractives d’ADN complémentaire. Globalement, ces résultats devraient permettre de clarifier les modes de multiplication et le cycle biologique de ces microchampignons opportunistes.