Optimisation de la qualité et de l’efficacité des dispositifs médicaux de perfusion simple et complexe
Auteur / Autrice : | Damien Lannoy |
Direction : | Hugues Robert |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Pharmacie sciences du médicament et autres produits de santé |
Date : | Soutenance le 06/12/2010 |
Etablissement(s) : | Lille 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Biologie-Santé (Lille ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de Chimie Pharmaceutique Albert Lespagnol |
Résumé
La perfusion intraveineuse, continue ou intermittente, est un acte courant dans les services de soins bien que non dénué de risque. Différents dispositifs médicaux peuvent être employés pour permettre l’administration parfois simultanée de plusieurs substances actives. Ces dispositifs peuvent, de par leurs caractéristiques propres, générer des fluctuations plus ou moins importantes du débit massique de principe actif, c’est-à-dire la quantité de médicament administrée au patient par unité de temps. Le premier axe de travail concernant ces dispositifs médicaux est l’étude des prescriptions des normes, en particulier les définitions, les méthodes d’essai et les seuils de conformité attendus. Les principaux éléments de physiologie et de mécanique des fluides sont abordés afin d’appréhender la problématique. Cette étude est complétée par l’analyse des données de la littérature concernant l’impact des dispositifs médicaux sur le débit massique des principes actifs délivrés par voie intraveineuse. Une revue systématique de la littérature a été effectuée. Elle porte sur les travaux in vitro ou in vivo se rapportant au sujet et concernant tout élément susceptible de modifier le débit ou la concentration du médicament perfusé. Le premier travail expérimental réalisé in vitro concerne la perfusion simultanée de trois médicaments au moyen d’un dispositif unique de perfusion présentant plusieurs points d’accès. Les trois médicaments étaient perfusés par pousse-seringues et une solution d’hydratation par gravité. Le but de cette étude était d’évaluer l'impact des caractéristiques (volume résiduel et valve anti-retour) de deux dispositifs de perfusion, un premier présentant un très faible volume résiduel (0,046 ml) et une valve anti-retour et le second présentant un volume résiduel élevé (6,16 ml) et sans valve anti-retour) sur le débit massique de trois principes actifs. La quantification simultanée de trois principes actifs en solution (dinitrate d’isosorbide, midazolam et noradrénaline) a nécessité la mise au point d’une méthode multivariée sur spectre UV (régression partial least square (PLS)). Cette technique a permis de doser en continu (1 dosage par seconde) les trois principes actifs à la sortie de la ligne de perfusion. La méthode a été validée dans les échelles de concentrations respectives de 5-60, 10-80 et 2,5-20 µg.mL-1 pour le dinitrate d’isosorbide, le midazolam et la noradrénaline, dans des mélanges binaires et 6,67 à 30, 0,83 à 7,5 et 1,67 à 23,33 µg.ml−1 pour ces mêmes produits, dans des mélanges ternaires. La mise au point du modèle a permis de retenir la zone du spectre située entre 220 et 300 nm associée à un index Q2cum optimal. L’étude de recouvrement, employant le modèle pour prédire les compositions de 8 mélanges ternaires, retrouvait des valeurs de concentrations situées dans un intervalle de 99,5 à 101 % des valeurs théoriques. Les principaux paramètres dans cette étude étaient 1) l'évolution du débit massique des trois médicaments, 2) la valeur du plateau du débit massique à l'équilibre, et 3) l’efficience de perfusion (flow change efficiency (FCE)). Le FCE est obtenu en divisant l’aire sous la courbe du débit massique expérimental en fonction du temps par l’aire sous la courbe du débit massique attendu en fonction du temps. Ce paramètre est calculé pour chaque intervalle de 5 minutes après le début de la perfusion. Les systèmes de perfusion avec un volume résiduel réduit offrent de façon significative un meilleur FCE (53,0  15,4% avec un volume résiduel très faible après 5 minutes de perfusion comparativement à 5,6  8,2% avec un système de perfusion avec un volume résiduel élevé), quel que soient les conditions de changements de débit. Une relation non-linéaire a été établie entre le volume résiduel, le temps depuis le début de la perfusion et le FCE. [...]