Thèse soutenue

Identification, évolution et mort cellulaire chez un groupe de protistes, les Parabasalia

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Clea Mantini
Direction : Eric Viscogliosi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biochimie et biologie moléculaire
Date : Soutenance le 19/10/2010
Etablissement(s) : Lille 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Biologie-Santé (Lille ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'Infection et d'Immunité de Lille (CIIL)

Résumé

FR  |  
EN

Les Parabasalia constituent un groupe d’eucaryotes unicellulaires répartis en 2 classes : les hypermastigines et les trichomonadines. Le premier volet de ma thèse concerne l’étude de la systématique de ce groupe par l’utilisation d’outils moléculaires. En séquençant les gènes codant pour différents marqueurs de nombreux taxons d’intérêt, des phylogénies moléculaires sont construites et comparées à la systématique traditionnelle basée sur un nombre limité de caractères morphologiques. Ces phylogénies moléculaires sont largement en conflit avec la classification actuelle et appelle donc à une révision globale de la taxonomie de ce groupe. Le second volet de mes travaux concerne l’étude des processus de mort cellulaire chez la trichomonadine, Trichomonas vaginalis, l’agent responsable de la trichomonose humaine qui est la maladie transmise sexuellement d’origine non virale la plus répandue à travers le monde. Il est possible d’induire une forme de mort cellulaire distincte de la nécrose chez ce parasite via l’utilisation de drogues pro-apoptotiques comme la staurosporine. Certaines caractéristiques de cette mort cellulaire sont communes à celles observées pour l’apoptose des métazoaires alors que d’autres semblent spécifiques à ce parasite. Ce microorganisme présente en outre deux particularités intéressantes dans le cadre de notre projet. La première est son unicellularité. En effet, on sait aujourd’hui que l’apparition des mécanismes de mort cellulaire a précédé celle de la multicellularité. De ce fait, étudier ces processus de mort cellulaire chez les unicellulaires peut apporter des informations intéressantes sur un problème de biologie générale qui est l’origine de la mort cellulaire chez les métazoaires. La seconde est qu’il est dépourvu de mitochondries et de ce fait pouvoir induire une mort cellulaire chez Trichomonas pourrait remettre en question le rôle central de la mitochondrie dans le processus apoptotique. Nous avons donc initié l’identification et la caractérisation des molécules potentiellement impliquées dans la mort cellulaire chez ce microorganisme. Une recherche in silico menée dans le programme de séquençage du génome de T. vaginalis ne nous a pas permis d’identifier de protéines homologues à celles connues comme étant impliquées dans le processus d’apoptose chez les métazoaires à l’exception de possibles métacaspases qui sont considérées comme des caspases primitives. Ces protéines, au nombre de 11 chez Trichomonas, possèdent toutes le domaine catalytique peptidase C14 et la dyade histidine-cystéine du site catalytique caractéristiques des caspases. Ces métacaspases de Trichomonas peuvent se regrouper en deux classes : l’une englobant celles présentant une extension amino-terminale et l’autre regroupant celles ne présentant pas cette extension. Dans un premier temps, nous avons étudié l’expression relative des 11 gènes codant ces métacaspases par PCR quantitative après induction de l’apoptose par la staurosporine. Nous avons montré une surexpression significative de la plupart de ces gènes. Cette régulation est donc différente de celle généralement observée pour les gènes de caspases. Nous avons ensuite mené une étude biochimique et enzymatique pour un représentant de chacune des deux classes de métacaspases de Trichomonas. Après production de ces protéines en système bactérien, nous avons montré, par western blot, qu’elles ont la propriété de s’autocliver tout comme les métacaspases étudiées chez d’autres organismes et les caspases initiatrices des métazoaires. Ces résultats ont été confirmés par la production de ces deux métacaspases mutées au niveau des deux résidus C et H du site catalytique. De plus, l’étude de l’activité enzymatique de ces protéines révèle une forte spécificité endopeptidase arginine ou lysine spécifique comme pour les autres métacaspases décrites jusqu’à présent et donc différente de celle des caspases qui est aspartate spécifique. [...]