Régénération du nerf alvéolaire inférieure après lésion iatrogène : utilisation du NGF chez le rat
Auteur / Autrice : | Mathilde Savignat |
Direction : | Maurice Falempin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Odontologie |
Date : | Soutenance en 2010 |
Etablissement(s) : | Lille 2 |
Résumé
Le nerf alvéolaire inférieur est fréquemment lésé lors d’interventions chirurgicales à la mandibule, et plus particulièrement lors d’extractions de dents de sagesses. Les lésions entraînent des paresthésies, des dysesthésies et parfois des douleurs persistantes. Les traitements de ces lésions (sutures, greffes nerveuses…) demeurent insatisfaisants dans de nombreux cas et ne peuvent être utilisés dans le cas d’un écrasement du nerf. Les facteurs neurotrophiques exogènes, délivrés par différents systèmes, sont utilisés dans le but d’améliorer la régénération nerveuse. Parmi ces facteurs, le Nerve Growth Factor (NGF) est une neurotrophine dont l’influence sur la régénération des fibres afférentes a été démontrée. Dans notre travail, nous émettons l’hypothèse que l’application de NGF exogène à l’aide d’une membrane polymérique pourrait améliorer la régénération du nerf mentonnier chez le rat après deux types de lésions : les écrasements et les sections. La membrane polymérique fonctionnalisée par 234ng de NGF est enroulée autour du nerf directement au site de la lésion après l’écrasement. Dans le cas des sections, le nerf est suturé puis la membrane est mise en place au-dessus de la suture. De façon à évaluer la régénération du nerf mentonnier un, deux (section) et trois (écrasement) mois après la lésion, des neurogrammes afférents sont enregistrés et une analyse histologique des corps cellulaires des neurones sensitifs dans le ganglion trigéminal ipsilatéral est effectuée. Un mois après l’écrasement du nerf mentonnier, on enregistre une activité afférente indépendamment du NGF exogène. Cependant, par rapport au niveau enregistré avant lésion, l’activité afférente est diminuée de 28. 5% et le nombre moyen de neurones marqués est diminué en l’absence de NGF exogène. Avec le NGF exogène, l’activité est augmentée de 30. 8% par rapport au niveau enregistré avant la lésion, et le nombre et les surfaces des corps cellulaires marqués ne présentent aucune différence significative par rapport aux animaux témoins non lésés. Trois mois après l’écrasement, aucune différence électrophysiologique ou histologique par rapport aux témoins non lésés n’est observée avec ou sans NGF exogène. Un mois après la section du nerf mentonnier, aucune activité électrophysiologique n’est observée dans les différents groupes. A deux mois, avec un apport de NGF exogène, on note une récupération de 30. 2% de l’activité afférente. Sans NGF exogène, cette récupération est de 17. 6% si aucune suture n’est réalisée après la lésion et de 20. 5% avec une suture du nerf mentonnier. L’application de NGF exogène à l’aide d’une membrane de polyélectrolytes pourrait améliorer la régénération du nerf mentonnier et l’accélérer après une lésion par écrasement et par section.