Contraception et avortement dans la société française (1956-1979) : histoire d'un changement politique et culturel
Auteur / Autrice : | Bibia Pavard |
Direction : | Jean-François Sirinelli |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 2010 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut d'études politiques |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette thèse retrace l’histoire des questions de contraception et d’avortement en France, de la réouverture d’un débat sur le contrôle des naissances, en 1956, au vote définitif d’une loi sur l’interruption volontaire de grossesse, en 1979. A l’aide de sources produites par les organisations militantes, les médias et l’Etat, elle analyse le changement politique et culturel, qui voit le passage d’un cadre normatif répressif à un cadre normatif libéral. La thèse met à jour une féminisation progressive des questions de contraception et d’avortement : les femmes deviennent à la fois les objets et les sujets privilégiés des discours et des actions. Cependant, ce processus est complexe et non linéaire. Dans un premier temps, l’imposition de l’idée que la contraception est une nouvelle liberté pour les couples, qu’elle permet d’éviter le recours l’avortement et qu’elle garantit une vie familiale heureuse, favorise le vote de la loi Neuwirth en 1967. Ensuite, les questions de contraception et d’avortement sont réévaluées à l’aune de la revendication d’une libération sexuelle qui émerge à la confluence d’un discours scientifique sur la sexualité et des mouvements sociaux de l’après mai 1968. Le mouvement féministe, en particulier, demande que soit garanti aux femmes la libre disposition de leur corps (1968-1973). Dans le contexte de sa mise à l’agenda gouvernemental et parlementaire, à partir de 1973, l’avortement est progressivement considéré comme une question de femmes, portée par des femmes et pour les femmes. Cette féminisation se révèle un élément essentiel pour atteindre un consensus, au-delà de vives controverses (1973-1979).