Etudes biophysiques et structurales du complexe de réplication des Rhabdoviridae : la phosphoprotéine et ses interactions avec la nucléoprotéine
Auteur / Autrice : | Cédric Leyrat |
Direction : | Marc Jamin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Chimie et sciences du vivant |
Date : | Soutenance en 2010 |
Etablissement(s) : | Grenoble |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale chimie et science du vivant (Grenoble ; 199.-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : The Unit for virus host cell interactions (Grenoble ; 2007-2016) |
Jury : | Président / Présidente : Valdur Saks |
Examinateurs / Examinatrices : Daniel Kolakofsky | |
Rapporteur / Rapporteuse : Noël Tordo, Sonia Longhi |
Résumé
Le virus de la stomatite vésiculaire (VSV) et le virus de la rage (RV) appartiennent à la famille des Rhabdoviridae et sont les représentants prototypiques respectifs des genres Vesiculovirus et Lyssavirus. Ces virus sont enveloppés, et leur génome est composé d’une molécule d’ARN de polarité négative qui encode successivement cinq protéines virales dont la nucléoprotéine (N) et la phosphoprotéine (P), qui forment, avec l’ARN polymérase ARN dépendante virale (L), le complexe de transcription et de réplication des Rhabdoviridae. L’objectif de mon travail de thèse consistait à obtenir des informations structurales concernant la phosphoprotéine et plusieurs de ses fragments, à l’état libre en solution, ou en complexe avec N, et ce afin de mieux comprendre les mécanismes impliqués dans la multiplication virale. La protéine P interagit avec N en formant deux types de complexes distincts : le complexe N-ARN-P, résultant de l’association de P avec les complexes N-ARN, qui constituent la matrice utilisée pour la transcription et la réplication virale, et le complexe N0-P, qui correspond à la fixation par P d’une molécule de nucléoprotéine N0 monomérique, empêchant ainsi la fixation non spécifique de N à l’ARN et permettant l’encapsidation des génomes et anti-génomes néo-synthétisés lors de la réplication virale. Les travaux réalisés ont permis de mettre en évidence la nature modulaire des dimères de phosphoprotéine, et de caractériser la région N-terminale intrinsèquement désordonnée de P (PNTD) impliquée dans la fixation à N0. Nous avons montré que le domaine C-terminal impliqué dans la fixation à N-ARN (PCTD) constituait un module structural indépendant, et modélisé à l’échelle atomique la structure multi-domaine partiellement désordonnée de P en solution. Nous avons également construit un modèle atomique in silico de l’interaction entre N-ARN et P, validé expérimentalement, et enfin résolus par diffraction des rayons X la structure du complexe N0-PNTD à l’état cristallin. Les travaux présentés concernant la structure de la phosphoprotéine libre ou en complexe avec la nucléoprotéine permettent de mieux comprendre le rôle de P dans le complexe de réplication, et soulignent l’importance du désordre moléculaire et des changements conformationnels dans les processus de reconnaissance moléculaire impliquant N et P. Les modèles structuraux des complexes N-ARN-P et N0-P constituent par ailleurs des nouvelles cibles intéressantes pour le développement de composés antiviraux.