Place et effets du cinéma dans le discours poétique de la modernité (1910-1930)
Auteur / Autrice : | Nadja Cohen |
Direction : | Jean-Pierre Bobillot |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Lettres modernes |
Date : | Soutenance en 2010 |
Etablissement(s) : | Grenoble |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale langues, littératures et sciences humaines (Grenoble, Isère, France ; 1991-....) |
Mots clés
Résumé
Considéré à ses débuts comme un '' divertissement d’ilotes '', le cinéma suscite, dès les années 1910, un vif intérêt chez les poètes de la modernité, au premier rang desquels Apollinaire qui en fait le '' seul successeur possible '' du medium livresque. À sa suite, Albert-Birot, Cendrars et les futurs surréalistes, sensibles à la poésie des salles obscures, au choc du '' stupéfiant-image '' sur grand écran, vouent un véritable culte à Fantômas, Irma Vep ou Charlot, nouveaux héros de la mythologie du monde moderne qu'ils sont en train d'élaborer. Plus profondément, le cinéma, dans son dispositif technique même, incarne cette modernité qui fascine les poètes de l'esprit nouveau. Mouvement, vitesse, hyperstimulation visuelle, choc, intrusion des appareils sont les phénomènes majeurs d'une véritable mutation anthropologique qui pèse également sur le devenir de la poésie moderne. Ces réflexions inspirent aux poètes l'écriture de nombreux scénarios plus ou moins '' tournables '' et l'invention de formes hybrides comme le '' ciné-poème '', tentant de concilier les deux esthétiques. Partant d'un panorama de la vie culturelle des années 1910 et 1920, notre étude cherche à mettre en évidence les raisons de cette rencontre, mal connue, entre les poètes et le cinéma. Elle insiste plus particulièrement sur la place occupée par ce dernier dans l’imaginaire de la modernité qui se met en place à cette époque.