Les legs de Beckett dans la dramaturgie française contemporaine
Auteur / Autrice : | Georgeta Elena Miron |
Direction : | Bernadette Bost |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Lettres et arts |
Date : | Soutenance en 2010 |
Etablissement(s) : | Grenoble |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale langues, littératures et sciences humaines (Grenoble, Isère, France ; 1991-....) |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Le théâtre des années 50, appelé tardivement ''théâtre de l'absurde'' par Martin Esslin, naît comme le reflet naturel d'un état d'esprit propre à l'époque et non pas à partir d'un programme préétabli par les artistes/écrivains. Dans ce contexte particulier, Samuel Beckett occupe une place essentielle, aux côtés d'Eugène Ionesco (auteur de Notes et contre-notes, un des seuls ouvrages consacrés à une conceptualisation des techniques dramaturgiques des années 50). Notre travail tente de suivre les diverses façons dont la dramaturgie française contemporaine (Louis Calaferte, Patrick Kermann, Jean-Luc Lagarce, Marie Redonnet et Matéi Visniec) a su capter, incorporer et faire renaître la spécificité de l'œuvre théâtrale de Beckett. Passer en revue les univers dramaturgiques des auteurs étudiés était une approche nécessaire, notamment parce que le corpus comprend des noms peu connus donc des auteurs peu analysés actuellement. Dans le cadre de ce mémoire, nous montrons qu'à travers les éléments paraverbaux les auteurs contemporains suivent le modèle de Beckett et font parfois entendre leur voix sous la couverture d'un narrateur ou d'un des personnages. Les thématiques telles que la guerre, la politique, l'isolement, l'enfermement, la solitude sont autant de liens qui se tissent entre les générations d'écrivains et témoignent de façon convaincante de l'existence des legs de Beckett dans le théâtre français contemporain. A travers le langage, ce rapport intergénérationnel est à nouveau mis en avant. La parole est épuisée, le mot balbutie, la phrase cassée est souvent reprise pour ensuite être abandonnée à une mémoire difficilement perceptible. Le personnage est ensuite décliné dans ses rapports avec soi-même, avec, et contre l'altérité. La question des procédés de filiation est posée à l'aboutissement de nos recherches. En l'absence de quelques instruments indispensables pour l'analyse des rapports textuels entre certaines pièces, nous proposons des solutions terminologiques et conceptuelles, en accord avec l'évolution du théâtre contemporain.