''Ut pictura pastoralia'' : la naissance du paysage : les scènes champêtres dans la peinture et le dessin à Venise pendant la première moitié du XVIe siècle
Auteur / Autrice : | Christophe Brouard |
Direction : | Michel Hochmann |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire de l'art |
Date : | Soutenance en 2010 |
Etablissement(s) : | Paris, EPHE |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : École pratique des hautes études. Section des sciences historiques et philologiques (Paris) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Nadeije Laneyrie-Dagen |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La distinction du genre du paysage dans le panorama artistique vénitien des quatre premières décennies du XVIe siècle est liée à plusieurs facteurs conjoncturels et artistiques. Cette distinction s'est faite en plusieurs étapes chronologiques. Dans un premier temps, les nombreux recueils de poésies pastorales publiés entre la fin du XV et la moitié du XVIe siècle ont contribué à l'éveil d'une sensibilité nouvelle à l'égard d'une nature idéalisée. La prose bucolique, qui repose essentiellement sur des topoï, a été très tôt assimilée par les peintres vénitiens : le concept du locus amoenus s'est ainsi matérialisé à travers des scènes de concerts champêtres, de conversations saintes ou de poesie mythologiques. Ces topoï offraient une variété contenue de motifs que les peintres purent décliner d'abord en quelques idiomes repérables (berger arcadien, nymphe endormie, satyre). Mais, parce qu'elle incarnait un 'ailleurs', complémentaire de leur cadre de vie, cette nouvelle Arcadie fusionna ensuite, par le biais de quelques motifs empruntés à la réalité des peintres (les 'casoni', les moulins, les fermes), avec le paysage qu'ils avaient eux mêmes défini. Outre ce phénomène, notre étude aborde la réception de ces nombreuses scènes champêtres, historiées ou non, chez les connaisseurs et les collectionneurs vénitiens. C'est à Venise qu'une terminologie spécifique se met en place et que le mot de 'paese' (paysage) apparaît pour la première fois (en 1521 environ) pour désigner plusieurs oeuvres conservées dans les collections privées