La maison et le temple : les stratégies familiales du clergé durant la première moitié de la XVIIIe dynastie

House and temple: family strategies among priesthood during the first half of the eighteenth dynastie

• Auteur / Autrice : Jean-Christophe Thomazo
• Direction : Pascal Vernus
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Égyptologie
• Date : Soutenance en 2010
• Etablissement(s) : Paris, EPHE
• Partenaire(s) de recherche : autre partenaire : École pratique des hautes études (Paris). Section des sciences historiques et philologiques
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Laure Pantalacci

Mots clés

Mots clés contrôlés

Égypte -- ca. 1550-ca. 1295 av. J.-C. (XVIIIe dynastie)

Maisons royales

Pouvoir royal

Résumé

Cette thèse vise à mettre en lumière le rôle du groupe familial dans l'organisation de la société égyptienne au début de la XVIIIe dynastie (d'Amosis à Amenhotep II) à partir de l'étude des origines des membres du clergé. Une analyse préliminaire du vocabulaire de la parenté utilisé durant la période fournit les éléments nécessaires à la reconstitution des généalogies des prêtres et des prêtresses. Cet examen lexicographique montre en effet que les termes de parenté sont employés de façon très précise. Le croisement des données généalogiques et prosopographiques permet ensuite de mettre en évidence une forte reproduction professionnelle au sein du clergé. Ce phénomène, replacé dans son contexte historique et social, traduit, en l'absence d'un principe de transmission héréditaire des prêtrises ou de nomination directe par le souverain, l'existence de stratégies familiales d'implantation dans les temples. Ceci conduit dès lors à revoir la définition de la famille égyptienne et à réévaluer son rôle dans le fonctionnement de la société. Les groupes familiaux étudiés s'avèrent en effet organisés sur le modèle de “maisons” aristocratiques, avec de nombreux membres appartenant à des catégories hiérarchisées (consanguins, alliés, dépendants, proches…) et liés par des intérêts communs. Ces maisons, dont la position et la capacité d'action sont reconnues, structurent la société et constituent des partenaires privilégiés pour le pouvoir central qui se met en place au début de la XVIIIe dynastie. En marge de la problématique d'histoire sociale, il faut signaler la découverte, de portée plus générale, du rôle des contraintes graphiques dans la composition des textes hiéroglyphiques.

This thesis aims at bringing to light the function of the familial group in the organization of the Egyptian society during the beginning of the XVIIIth dynasty (from Amosis to Amenhotep II) from the study of the familial background of the priesthood. A prior analysis of kinship terminology used during the period provides data allowing the reconstruction of genealogies of priests and priestesses. This lexicographical study shows that terms of kinship are indeed used unequivocally. Then, by crossing genealogical and prosopographical informations, a trend of professional reproduction can be noticed within the priesthood. Replaced in its historic and social context, this phenomenon reveals, as there is no rule of hereditary transmission neither direct appointment by the king, the existence of family strategies for settling in temples. This leads to revise the definition of the egyptian family and to revalue its role in the functionning of society. Indeed, the studied family groups appear to be organised like aristocratic “houses”, gathering numerous members belonging to various ranked groups (blood relatives, relatives by marriage, dependants, close relations…) sharing common interests. These houses, which position and capacity of action are recognized, structure the society and are privileged partners for the newly established central power at the beginning of the XVIIIth dynasty. Outside the main study of social history, a discovery of more general impact has to be to point out, that is the role played by graphic necessities in the composition of hieroglyphic texts