La délocalisation en action : une analyse des pratiques situées du travail en centres d'appels
Auteur / Autrice : | karine Lan Hing Ting |
Direction : | Christian Licoppe, Bernard Conein |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance en 2010 |
Etablissement(s) : | Paris, Télécom ParisTech |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
L’activité économique. Selon une logique de réduction des coûts, cette activité est, de plus en plus, externalisée et délocalisée. L’une des destinations de délocalisation est l’île Maurice, où j’ai mené mon ethnographie vidéo dans deux centres d’appels. Les analyses sociologiques présentées dans cette thèse se sont penchées sur le travail de centre d’appels, dans une perspective communicationnelle qui s’inscrit dans l’analyse de conversation et les sciences du langage, et selon une démarche naturaliste et située. Il apparaît premièrement que, malgré un certain degré de répétitivité et bien que « parler au téléphone » soit l’activité principale du téléopérateur, « travailler » consiste d’une suite d’activités complexes, caractérisée par la multi-activité. La collaboration entre collègues – souvent médiée technologiquement et finement coordonnée – est prépondérante. Ensuite, dans un contexte de « globalisation des activités de centres d’appels », les analyses ont fait émerger la manière dont la distance (géographique et culturelle) et l’altérité démographique sont gérées conversationnellement. Il apparaît que la distance n’est pas simplement « masquée » ; son invisibilisation est accomplie, c’est-à-dire rendue transparente et non-pertinente pour la tâche en cours et du point de vue du client. La compréhension mutuelle entre téléopérateur Mauricien et client Français est établie et maintenue, rendant possible la délivrance du service de manière efficace, organisée autour de la demande de service et de la réponse qui y est apportée.