Thèse soutenue

Raison et désir dans la philosophie de Spinoza

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Auteur / Autrice : Dimitrios Athanasakis
Direction : Pierre-François Moreau
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 2010
Etablissement(s) : Lyon, Ecole normale supérieure

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Tel qu'il peut être défini à partir d'une analyse de la pensée philosophique de Spinoza, le champ de la rationalité est singulièrement complexe et multiforme. Il est d'abord champ d'idées : notions communes, idées adéquates des attributs de Dieu, de leurs modes infinis et de tout ce qui en dérive, idées des essences des modes finis. Mais il est aussi champ d'images - entendons les images relationnelles des propriétés communes des choses, qui ''traduisent'' l'idée de nécessité. Il est enfin champ d'affects : ''amor erga Deum, acquiescentia mentis amor intellectualis Dei''. L'unité du champ ainsi constitué lui est conférée par l'''effort ou désir'' (''conatus seu cupiditas'') par lequel l'âme s'efforce de persévérer dans son être. Est manifestement décisif ici le rapport que Spinoza établit entre la notion de ''conatus'' et celle de ''cupiditas''. En effet, le désir est tellement proche de l'élan originaire du ''conatus'', qu'il finit par se confondre parfaitement avec lui : ''At per conatum cupiditatem intelligimus''. Des conséquences importantes en découlent : le désir apparaît comme l'affect fondamental, situé à un niveau plus profond que celui auquel prennent naissance les affects de joie et de tristesse qui, eux, n'expriment que des variations d'intensité du désir ou ''conatus''. D'autre part, le désir cesse de pouvoir être représenté comme une ''partie'' ou une ''faculté'' de l'âme, dont il constitue au contraire l'essence même : cupiditas, quatenus ad mentem refertur, est ipsa mentis essentia''. En tant que tel, le désir est la source ou le principe de toutes les expressions de la vie mentale, y compris les expressions proprement rationnelles ou intellectuelles.