Le mouvement des chômeurs en France : rites, croyances et dynamique politique
Auteur / Autrice : | Seung Yeon Kim |
Direction : | Marc Abélès |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Ethnologie et anthropologie sociale |
Date : | Soutenance en 2010 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Mots clés
Résumé
Cette étude examine dans une perspective globale et comparative quatre différentes organisations de chômeurs; Agir ensemble contre le Chômage!(AC!), l'Association Pour l'Emploi, l'Information et la Solidarité (APEIS), le Mouvement National des Chômeurs et des Précaires (MNCP), et le Comité-chômeurs de la CGT. Le mouvement en tant qu'organisation se fonde d'abord sur ses pratiques quotidiennes, périodiques ou occasionnelles, dans lesquelles les éléments rituels et symboliques légitiment un groupe militant en tant qu'unité identitaire. Les pratiques rituelles prennent des significations fonctionnelles différentes dans chaque organisation, et cette différence n'est pas indépendante de celle qui existent quant aux valeurs et croyances militantes, construites à la fois collectivement et individuellement. Néanmoins, cette pluralité organisationnelle dans le mouvement n'empêche pas que ses divers lignages militants se coordonnent entre eux. Depuis sa naissance, dans les années 1980, à l'initiative de deux lignages socialistes et deux lignages communistes, les groupes militants fusionnent à des niveaux variables, local, national ou international, selon la période de mobilisation. Et cette structure segmentaire confère au mouvement une dynamique politique et entraîne également des mutations. Cette thèse explique le mouvement des chômeurs à travers ses groupes dans leurs liens diachroniques et synchroniques, et montre qu'il n'y a pas de contradictions entre structure et changement.