Voix publiques : environnements sonores, représentations et usages d'habitation dans un quartier populaire de Naples

Public voices : sonic environments, inhabitant representations and uses in a neapolitan popular area

• Auteur / Autrice : Olivier Féraud
• Direction : Jean Jamin
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Ethnologie et anthropologie sociale
• Date : Soutenance en 2010
• Etablissement(s) : Paris, EHESS

Mots clés

Mots clés contrôlés

Feux d'artifice

Villes -- Sons

Naples (Italie)

Italie

Sons

Anthropologie

Résumé

Partant d'une ethnographie des Quartiers Espagnols, quartier populaire de Naples, cette recherche est une étude de la dimension sociale des environnements sonores. Pluridisciplinaire, cette anthropologie sonore convoque l'anthropologie sociale, urbaine et sensorielle, la microsociologie, l'anthropologie de la communication et la prosodie. L'observation de la vie quotidienne et de ses ''manières de faire'' révèle des pratiques d'habitation de la rue privilégiant la polyvalence des espaces de l'intime et du collectif. Il s'en dégage la diversité des stratégies d'appropriation de l'espace urbain, et une particulière porosité de l'habitat sur les plans sociaux et sensoriels, dans laquelle la dimension sonore est centrale. La vocalité, production sonore privilégiant la relation à l'autre, est au centre de la vie sociale du quartier. L'analyse croisée des ''voix publiques'', cris de marchands et communications domestiques à distance, témoigne d'enjeux fondamentaux de la vie sociale. De leur côté, les discours et représentations attachés aux sonorités issues des pratiques populaires pyrotechniques révèlent, en tant que plaisir du bruit, une même volonté d'investir l'espace urbain par le biais de son environnement sonore. Considérant que voix et pyrotechnie peuvent constituer des environnements sonores, il apparaît que pour autant qu'ils peuvent diviser à certains égards, ils rassemblent les habitants qui se sentent en faire partie et participent de la fabrication du lien social. Pointant la pertinence anthropologique de l'observation et la documentation du fait sonore, cette étude met en évidence les corrélations entre les modes d'habitation et les environnements sonores.

Based on an ethnography of the Quartieri Spagnoli, a neapolitan popular area, this research is a study of social aspects of sonic environments. This pluridisciplinary sound anthropology deals with social, urban and sesorial anthropology, microsociology, anthropology of communication as well as prosody studies. The observation of everyday life and its ''way of doing'' shows different modalities of occupying space that underline polyvalence of intimate and collective spaces. The street let see appropriation strategies as well as a aprticular porosity of habitat in social and perceptive levels, in which the dimension of sound is central. Vocality, as a sonic production based on relation to the others, has a central place in the social life of the area. Crossed analysis of the ''public voices'' (sellers shouts and domestic distant communications) allows to reveal fundamental stakes of relations between inhabitants. On the other hand, representation discourses linked to popular firework practices, as a pleasure of noise, let see a same kind of intention of surrounding urban space by the way of its sonic environment. As long as voice and pyrotechnics can constitute sonic environments, it appears that, even if they may sometimes divide, they gather together the inhabitants that feel themselves integrated in it and partake of making social link. Insisting on anthropological pertinence of observing and using sound as an ethnographic document this study highlights connexions between ways of ''living in'' and sonic environments.