Thèse soutenue

Conscience nationale et identité en Martinique

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Auteur / Autrice : Ulrike Zander
Direction : Marie-José Jolivet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Ethnologie et anthropologie sociale
Date : Soutenance en 2010
Etablissement(s) : Paris, EHESS

Mots clés

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Résumé

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La Martinique est devenue département d'outre-mer en 1946. Les limites de ce statut ont créé à partir des années 1950 un désanchetement, engendrant l'émergence de l'autonomisme et de l'indépendantisme. Depuis la question de l'évolution statutaire domine le débat politique local, mais ne semble pas vraiment passionner de larges fractions de la population. Parallèlement, on assiste à une revalorisation considérable de la culture martiniquaise, dont les principaux acteurs sont les mouvements nationalistes. Partant de ce constat, cette thèse examine la question suivante: existe-t-il au sein de la population martiniquaise une conscience nationale? Si oui, comment s'exprime cette conscience? A travers l'interrogation du lien dialectique entre le culturel et le politique, il sera avancé l'hypothèse que les notions de ''nation'' et de ''conscience nationale'' ne sont pas nécessairement liées à un projet politique d'indépendance, mais que le fondement du conept de ''nation'' est tout d'abord culturel, avant d'être politique. En conséquence, la nation peut exister en dehors de la revendication d'une indépendance politique et donc en dehors du nationalisme. En Martinique, la conscience nationale existe à travers le sentiment d'appartenir à un peuple partageant une culture et une histoire et elle a largement été éveillée par l'action des nationalistes, sans pour autant que le ''peuple'' adhère à leurs objectifs politiques. Enfin, il y a chez les Martiniquais une quête à double sens entre le désir d'assimilation et le désir d'émancipation qui trouve son expression dans la revendication d'une reconnaissance de l'égalité dans le différence.