Raisons de dire, façons de faire : intellectuels en Bulgarie "postsocialiste" (1989-2009)
Auteur / Autrice : | Svetlana Dimitrova |
Direction : | Monique de Saint Martin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance en 2010 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Résumé
Cette thèse se propose de comprendre les raisons de dire et les façons de faire des intellectuels dans une société «postsocialiste ». L'analyse des lignes de partage, lorsqu' il s'agit de définir l'intellectuel aujourd'hui en Bulgarie, et des concurrences entre différentes figures intellectuelles, met en évidence le déplacement des relations entre les espaces politique, journalistique et intellectuel au cours des années 1989-2009. Les figures émergentes (dissident, intellectuel-politicien, expert, critique, postmoderniste, nationaliste) et les polémiques dans cet espace à configurations variables livrent le récit d'une «transition » autre que celle que les democratization studies prévoyaient, au début des années 90, ou que celle que les euro-enthousiastes ont vue plus tard, mais autre aussi que les acteurs ne l'imaginent aujourd'hui. En privilégiant l'analyse de la variété des chemins et de la dynamique «entre les champs », la démarche essaie de dépasser les schémas dualistes des democratization studies et de certains de leurs critiques, ainsi que ceux des deux approches souvent opposées des intellectuels (la définition sociologique des « producteurs de connaissances » et la recherche historique des «figures marquantes »). À travers l'intégration des acquis théoriques et de leurs critiques, le travail pose une question épistémologique, celle de la normativité susceptible d'être générée par tout contact entre «théorie » et «terrain ». Dans une perspective interdisciplinaire, l'analyse mobilise de nombreux travaux en sociologie, science politique et histoire, ainsi qu’en sciences de l’information et de la communication. Elle s'appuie sur un large corpus de sources primaires: textes de la presse, entretiens approfondis, mémoires et essais, matériaux d'observation.