La monoparentalité féminine à l'épreuve des normes : regards croisés mères-enfants
Auteur / Autrice : | Émilie Cole |
Direction : | Christine Castelain-Meunier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance en 2010 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Mots clés
Résumé
Le propos de la thèse est de comprendre et expliquer le poids des représentations sociales véhiculées autour des foyers monoparentaux féminins, et d'en saisir les influences sur les acteurs concernés. À l’aide des outils méthodologiques et théoriques de l'interactionnisme symbolique, la présente recherche montre de quelle manière ces ménages se voient régulièrement fragilisés, parce qu'aliénés par la comparaison peu flatteuse à la famille nucléaire ''normée''. La production de la théorie a relevé d'une démarche inductive. Quatre terrains de recherche ont permis la réalisation de ce travail : le principal se compose d'entretiens semi-directifs réalisés auprès de mères et d'enfants (adolescents et jeunes adultes) de ménage monoparental; les trois autres sont des terrains d'observation (observation des réseaux sociaux numériques de parents seuls; participation à des groupes de parole; étude de la visibilité médiatique du fait monoparental dans la presse, la radio et la télévision). L'enquête révèle que les foyers monoparentaux sont généralement représentés (dans les médias, les rapports gouvernementaux et de nombreux ouvrages de sciences sociales) comme des objets de préoccupation et des sources de risques (principalement économiques et psychoaffectifs). Les mères et les enfants de ces foyers définissent et aménagent leur situation relativement à ces références qui légitiment (parfois malgré elles) des normes d'organisation de la vie privée. L'étude apparaît donc comme un révélateur de l'état de ces normes. Elle permet de saisir également ce que les acteurs de la monoparentalité peuvent inventer et revendiquer dans ce contexte.