Walter Rodney (1942-1980) : itinéraire et mémoire d'un intellectuel africain : les fragments d'une histoire engagée du panafricanisme
Auteur / Autrice : | Amzat Boukari-Yabara |
Direction : | Elikia MBokolo |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire et civilisations |
Date : | Soutenance en 2010 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Résumé
Menée à partir d'archives inédites et de terrains (en Guyana, Tanzanie, Trinidad, UK, USA. . . ), cette thèse porte sur l'historien Walter Rodney (1942-1980). En croisant l'histoire avec l'anthropologie, l'économie et la philosophie politique, les problématiques panafricaines se précisent au fil d'une analyse qui, grâce à des histoires parallèles, offre plusieurs perspectives: celle de Rodney l'historien et l'activiste politique, et de l'auteur, qui cerne la pertinence contemporaine de son œuvre. L'introduction rappelle les thèses qui, autonomes ou dépendantes, classiques ou dissidentes, éclairent l'histoire panafricaine. Après un rappel des circonstances de sa mort violente, l'exposé des thèses de Rodney sur l'impact de la traite, le capitalisme et le développement, introduit aux controverses historiographiques et politiques actuelles : colonisation, dépendance, dette et réparations. L'histoire des luttes africaines en Europe et aux Amériques inscrit l'apport de Rodney au mouvements Black Power et Rastafari, ainsi que sa fascination pour les révolutions (Cuba, Haïti. . . ), dans une généalogie du panafricanisme inspiré de Marcus Garvey. Élevé en Tanzanie à l'école marxiste des « intellectuels de la guérilla» (Babu, Cabral, Fanon, Che Guevara, CLR James. . . ) et des mouvements de libération, Rodney défendit un panafricanisme anti-impérialiste avant de mener, en Guyana, une praxis révolutionnaire fondée sur le glissement de la « lutte des races » vers une lutte des classes, en soutenant les travailleurs confrontés à un régime autoritaire. La thèse conclut à la nécessité de porter les sciences humaines et sociales au cœur des luttes politiques et des relations postcoloniales.