Alertes, évaluations et conflits : étude des controverses autour de la sécurité des médicaments en Europe et aux Etats-Unis
Auteur / Autrice : | Barbara Bovy |
Direction : | Philippe Urfalino |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance en 2010 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS en cotutelle avec Université de Liège |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Mots clés
Résumé
La thèse part du constat d'un renforcement des dispositifs de surveillance des médicaments. Elle montre que la surveillance associe des dispositifs d'alerte « institutionnelle» (nommés ainsi parce qu'ils relèvent d'un système institué et encadré par des dispositifs et règlements mis en place par l'institution du médicament) et d'alerte « non institutionnelle ». Au niveau du système institutionnel, la dernière décennie a vu un arsenal de surveillance se de��velopper par le biais de la pharmacovigilance. L'objectif de la pharmacovigilance est la surveillance du risque d'effet indésirable résultant de l'utilisation du médicament. Ce dispositif complète ce qui est resté longtemps comme le dispositif central de contrôle, à savoir la délivrance d'autorisations de mise sur le marché (AMM). Malgré le renforcement des systèmes de surveillance, les controverses se maintiennent dans le milieu pharmaceutique. A côté des alertes prennent place des critiques et dénonciations. La thèse vise dès lors à retracer l'articulation entre alertes et controverses afin d'expliquer le paradoxe. Cette question a exigé le développement d'une méthodologie appropriée pour y répondre. Cette méthodologie s'appuie sur deux grands piliers: la sélection d'un échantillon de 12 cas de médicaments et une comparaison entre Europe et Etats-Unis. Les résultats trouvés affirment, d'une part, qu'il y a une divergence entre les logiques d'action et d'évaluation des acteurs, ce qui mène à une difficulté de compréhension et à une critique du comportement de l'autre. D'autre part, les différences d'évaluation entre les acteurs ne permettent pas d'expliquer complètement la présence de conflits