Thèse soutenue

La gestion des "systèmes de conflits" en Afrique subsaharienne : concept et pratique d'un multilatéralisme régionalisé

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Auteur / Autrice : Amandine Gnanguênon
Direction : Frédéric Charillon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance en 2010
Etablissement(s) : Clermont-Ferrand 1

Mots clés

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Résumé

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Caractérisée par un paysage politique en pleine restructuration, l'Afrique représente un laboratoire incontournable pour l'étude de la guerre. Au-delà du cadre national, la région devient un lieu d'action où se concentrent les stratégies des Etats et les modes d'actions de ceux qui contestent leur autorité et leur légitimité. Ces dynamiques s'intègrent plus largement dans l'évolution de "systèmes de conflits", définis comme des espaces sociopolitiques et transétatiques au sein desquels les représentations sociales interfèrent avec les enjeux politiques. La formation de la région témoigne ainsi de la nature de la recomposition des espaces politiques. Dans un contexte où le désordre national se propage, émerge un ordre régional dicté par la protection des intérêts étatiques. Dans sa dimension sécuritaire, la région peut être interprétée comme un moyen pour les Etats de se réapproprier leurs prérogatives en matière de sécurité. La réactualisation des organisations régionales africaines apparaît comme le cadre le plus emblématique d'un discours prônant "une appropriation africaine des problèmes africains". Depuis 2002, cette perspective se matérialise par la création d'une Architecture africaine de paix et de sécurité, soutenue par les Nations unies et l'Union européenne. Ce multilatéralisme régionalisé influe à présent sur le contenu et les modalités d'exécution des politiques de résolution de conflit. Sa mise en oeuvre dépend d'une intégration cohérente de l'ensemble des politiques publiques de sécurité à l'échelon régional africain. L'Afrique témoigne donc d'une tendance où la région, du fait de sa dualité, est centrale pour l'étude de la guerre et de la paix. Sans être spécifique à l'Afrique, la formation des espaces régionaux reste dépendante du degré d'instrumentalisation et d'appropriation dont elle fait l'objet.