Thèse soutenue

Etude géomorphologique des flux glaciaires dans les Alpes nord-occidentales au Pléistocène récent : du maximum de la dernière glaciation aux premières étapes de la déglaciation

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Auteur / Autrice : Sylvain Coutterand
Direction : Jean-Jacques DelannoyGérard Nicoud
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie
Date : Soutenance en 2010
Etablissement(s) : Chambéry

Résumé

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La reconstitution des flux glaciaires des Alpes nord-occidentales pendant le maximum d'englacement würmien en constitue l'objectif principal de ce travail. L'acquisition de nouvelles observations géomorphologiques a permis, dans un premier temps, la réalisation d'une cartographie paléogéographique cohérente du système glaciaire au maximum würmien, tant pour les bassins versants amont que pour le domaine aval. Dans un second temps, l'étude s'est attachée à déterminer l'origine des différents flux glaciaires ayant alimenté les lobes de Piémont des Alpes nord-occidentales. Pour mener à terme ce travail, le croisement de différentes méthodes d'analyse a été nécessaire : (i) une approche glacio-morphologique permettant de déterminer l'altitude de la ligne d'équilibre glaciaire; (ii) des analyses pétrographiques des blocs erratiques permettant d'identifier les bassins versant sources des blocs erratiques (iii) ; et des analyses des minéraux lourds contenus dans la fraction fine des tills d'ablation, complétant et confirmant les analyses pétrographiques. Les premières étapes de la déglaciation correspondant à l'individualisation des flux issus des quatre principaux appareils du Rhône, de l'Arve de l'Isère et de la Romanche ont été reconstituées. Enfin, une approche chronologique a été menée et notamment la datation du maximum d'englacement würmien. Les résultats acquis apportent une importante contribution aux reconstitutions paléogéographiques et à l'étude de l'organisation des flux glaciaires lors du maximum würmien. Ces éléments permettent une interprétation nouvelle de l'organisation du réseau glaciaire dans les Alpes nord-occidentales et remettent en cause, la vision traditionnelle du glacier du Rhône atteignant le « complexe des moraines interner ». En effet, les analyses démontrent que la totalité des glaces du lobe de piémont lyonnais provenait des zones d'accumulation de la partie interne des Alpes du nord françaises : sud du massif du Mont-blanc, Beaufortin, Tarentaise et une partie de la Maurienne. De plus, elles confirment la puissance des appareils glaciaires ayant occupé les grandes cluses des massifs subalpins et soulignent le rôle essentiel des glaciers transversaux originaires de la zone centrale des Alpes dans l'alimentation du lobe de piémont Iyonnais. Quant à l'alimentation du lobe de Moirans, les analyses pétrographiques et les comptages de minéraux lourds apportent la preuve d'une contribution majeure du glacier de la Romanche. L'étude des étapes de la déglaciation souligne l'importance relative des différents appareils. Elle met notamment en évidence l'influence prépondérante et tardive du glacier isérois. Enfin, l'approche chronologique a été abordée. Sans pour autant apporter de nouveaux éléments déterminants, elle permet d'envisager un diachronisme entre les extensions des appareils du nord des Alpes (maximum tardif) et les appareils occidentaux (maximum ancien).