Silence, parole, écriture, poétique de l'imaginaire dans l'oeuvre romanesque de Louis Guilloux
Auteur / Autrice : | Christian Cavalli |
Direction : | Claude Cavallero |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Lettres modernes |
Date : | Soutenance en 2010 |
Etablissement(s) : | Chambéry |
Mots clés
Résumé
Les romans de Louis Guilloux ont souvent été lus comme différents témoignages sur la société de leur époque. Mais l'oeuvre n'a guère bénéficié d'analyses qui tentent d'en dégager l'unité profonde. Pourtant, elle obéit à une poétique fondée sur l'imaginaire de son auteur, structuré en trois pôles, se définissant notamment par leur rapport au temps : le silence, la parole, l'écriture. Les forces obsessionnelles de l'auteur activent des schèmes dynamiques qui orientent l'ensemble de sa création. Une écriture singulière du silence crée des textes de moments d'accord, où le temps semble aboli, tandis que la parole génère sans cesse des conflits socio-historiques. Pris dans cette dialectique, les personnages se définissent par leur rapport au silence subi et à la parole dominatrice. Cependant, ces forces antagonistes sont progressivement dépassés par la découverte et l'exploration de la troisième voie de l'imaginaire de l'auteur : celle du jeu de la création romanesque, où s'impose l'auto-engendrement de l'écriture dans une recherche de complicité entre le narrateur et son lecteur. Ainsi, la découverte progressive de son univers romanesque a permis à l'auteur de dépasser la notion de temps perçu comme hostile, en lui substituant la possibilité de l'apprivoiser par l'écriture.