Thèse soutenue

Le processus d'institutionnalisation de la démocratie au Sénégal

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Auteur / Autrice : Maurice Soudieck Dione
Direction : Dominique Darbon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences politiques
Date : Soutenance en 2010
Etablissement(s) : Bordeaux 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de science politique (Pessac, Gironde1995-2011)
Partenaire(s) de recherche : Autre partenaire : Institut d'études politiques de Bordeaux (Pessac, Gironde) - Centre d'étude d'Afrique noire (Pessac, Gironde1958-2010)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Dominique Darbon, El Hadji Mbodj, Michel Hastings, Alioune Badara Fall
Rapporteurs / Rapporteuses : El Hadji Mbodj, Michel Hastings

Mots clés

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Résumé

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En articulant les paradigmes du constructivisme, du néo-institutionnalisme et du politique par le bas revisité, il est question de mettre en évidence le processus d'institutionnalisation de la démocratie au Sénégal. D'une part elle repose sur une complicité objective des acteurs du jeu politique, qui à travers des stratégies croisées instrumentalisent la démocratie, le droit et les institutions comme ressources politiques, dont ils subissent les contrecoups à travers la sécrétion de contraintes à eux imposées. Ils s'engagent alors dans une dynamique de mesures responsives en termes d'aménagement et de renouvellement de l'architecture juridico-institutionnelle par rapport aux conjectures politiques de crise, dont les enjeux sont la conquête, l'exercice et la conservation du pouvoir. Cette confrontation d'objectifs et d'intérêts aboutit à l'extériorisation progressive de règles et normes d'une compétition politico-électorale loyale, comme acquis démocratiques socialement stabilisateurs, dont la préservation et la perpétuation entretiennent la négociation entre les acteurs. D'autre part, les conséquences entraînées par le passage d'un étatisme triomphant à un étatisme décadent né des impératifs de l'ajustement, provoque la déstructuration des relations réticulaires entre le temporel et le spirituel qui ont été la base de la pénétration et de la socialisation de l'Etat ; libérant ainsi les citoyens condamnés à se prendre eux-mêmes en charge, et donc à développer des stratégies d'individuation subjective renforçant la citoyenneté démocratique. Celle-ci est davantage valorisée par d'autres dynamiques socioculturelles d'élargissement et d'approfondissement des libertés publiques, essentiellement portées par les médias privés, al musique populaire, notamment le m'balax et le rap, de même que les organisations de promotion et de protection des droits humains, qui se désignent sous le label de la société civile.