Thèse soutenue

La contestation régionale dans la République française : l'étude comparée des forces nationalitaires contemporaines corses

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Auteur / Autrice : Thierry Dominici
Direction : Daniel-Louis Seiler
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences politiques
Date : Soutenance en 2010
Etablissement(s) : Bordeaux 4
Jury : Président / Présidente : Daniel-Louis Seiler
Examinateurs / Examinatrices : Daniel-Louis Seiler, Jean-Louis Briquet, Michel Wieviorka, Pierre Bidart, Daniel Bourmaud
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Louis Briquet, Michel Wieviorka

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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L’idée qu’il existe une question Corse dans l’ensemble national français ne remonte pas au dernier quart de siècle qui vient de s’écouler. Plus culturels que politiques, les mouvements nationalistes apparaissent clairement dans le paysage politique insulaire dès l’entre-deux-guerres. A l’image des autres mouvements régionaux existant sur le territoire français, le nationalisme corse s’échafaude idéologiquement avec la mise en place de l’homogénéisation économique et administrative de l’Etat-nation. Afin d’élaborer un nationalisme politique fort, chaque parti nationaliste utilisera à chaque période spécifique certains de ces vecteurs identitaires. Néanmoins, dès 1976, avec l’apparition d’une violence identitaire organisée sous l’égide d’une entité politico-militaire (le FLNC), force est de constater que la dimension nationaliste insulaire a considérablement évolué passant d’un phénomène ethno-culturel à un conflit de société mettant en scène l’Etat et la périphérie. Dès cette période, la contestation corse va instrumentaliser des vecteurs identitaires forts (nation Corse, histoire commune, langue, territoire et culture commune) afin d’échafauder des stratégies partisanes entraînant deux modèles de revendications : un nationalisme de « résistance » (civil ou violent) et un nationalisme d’opposition le plus souvent tourné sur l’élection. L’ambition de ce travail est de rendre compte des changements organisationnels et politiques qu’a entraînés directement ou indirectement cette violence terroriste au cœur du sous-système des organisations nationalistes. Mais également de montrer d’une manière globale comment ces différents mouvements (de résistance et d’opposition) ont tenté de s’imposer politiquement dans le paysage politique insulaire, pour atteindre aujourd’hui en 2010 plus de 35% de l’électorat insulaire. La première partie de cette recherche consiste à étudier la singularité corse en profondeur et d’en extraire les différents marqueurs identitaires propices à la création d’un nationalisme politique. La seconde partie de ce travail est de montrer comment ces différents marqueurs, à des périodes données, sont « bricolés » par les mouvances nationalistes. Ce travail est une sorte de quête d’authenticité permettant aux deux formes de nationalisme de produire une nouvelle élite politique. Celle-ci est constituée d’acteurs qui se trouvent à la marge du système établit par les familles claniques depuis la Troisième république. Cette partie est une étude comparée du phénomène allant de 1897 à 2010. Enfin, la troisième partie de ce travail de recherche propose d’aborder la question des tendances nationalistes dans le paysage politique insulaire. Il s’agit de répondre à trois questions : Quels sont les partis nationalistes qui ont un véritable impact sur le système partisan ? Quelle est la réalité de la participation de ces mouvances ? et enfin quel est l’impact de ces forces politiques sur la société insulaire ? En d’autres termes peut-on parler d’une massification sociale et politique pour certains de ces groupes.