Les paysages Mandara (Nord Cameroun) : de la continuité au renversement, entre crises des milieux et mutations territoriales : essai de géographie globale d'un massif montagnard soudano-sahélien
Auteur / Autrice : | Renaud Morin |
Direction : | Guy Di Méo |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Géographie |
Date : | Soutenance en 2010 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 3 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Citadelle minérale soudano-sahélienne, les Monts Mandara sont sujets à une reprise d’érosion que l’on pourrait corréler à la récurrence d’années sèches entre 1960 et 1991. Parallèlement les sociétés montagnardes ont connu de profonds bouleversements : mutations des systèmes agraires, introduction des cultures commerciales, monétarisation de l’économie, diffusion de l’islam et du modèle culturel peul, accélération des mobilités montagnardes, descente en plaine de certains montagnards. Cette reprise d’érosion doit être envisagée de façon complexe, conformément à la conception holiste des rapports des hommes à leur environnement des paysanneries Mandara. Considérant que les dynamiques des géosystèmes Mandara sont indissociables des mutations territoriales qui animent les formations socio-spatiales Mandara, l’analyse des modèles paysagers montagnards permet de saisir conjointement toutes les forces animant ces espaces. Figures de continuité ou fragments de désordre, ces forces se combinent localement selon les milieux, les sociétés et leurs héritages. La diversité des groupes humains dans des milieux contrastés explique les nuances fortes dans le rapport à l’espace développé par chaque groupe, guidant ses affichages paysagers. C’est dans ce rapport à l’espace, indissociablement idéel et matériel, que résident les éléments de compréhension de la dynamique des milieux et des mutations territoriales localisées. Les mutations des constructions territoriales expliquent plus sûrement la reprise d’érosion que connaissent certains massifs ou piémonts, dans le cadre d’une péjoration climatique qui constitue au final un aléa habituel pour des sociétés enracinées dans leur territoire.