Dynamiques et stratégies territoriales dans le Bassin arachidier sénégalais : colonisation, urbanisation, développement et redéploiements
Auteur / Autrice : | Khady Gning |
Direction : | Serge Morin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Géographie |
Date : | Soutenance en 2010 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 3 |
Mots clés
Résumé
L’agriculture sénégalaise est essentiellement pluviale et saisonnière, comme en témoigne la forte fluctuation des productions sur les trois dernières décennies. L’agriculture est de type familiale dans le Bassin arachidier où la plupart des petites exploitations associe cultures de rente (arachide, coton) et cultures vivrières de subsistance (mil, sorgho, maïs), tout en pratiquant un élevage extensif. Dans un contexte de fortes mutations et de crises des sociétés rurales marquées en particulier par une nouvelle politique économique néo-libérale axée sur le retrait de l’Etat de la filière agricole, l’arachide, principale culture de rente, connaît des fluctuations continues et marquées, ne permettant pas de déterminer une tendance positive de la production pour la dernière décennie. Les contre performances de la production agricole s’expliquent par un contexte international défavorable par rapport au prix de l’arachide, une concurrence rude sur les marchés régionaux et internationaux, des aléas climatiques, ainsi qu’une dégradation des ressources productives. Par ailleurs, la production agricole peine à suivre le rythme de croissance de la population et les inégalités sociales s’accentuent. La logique de production a toutefois connu une mutation importante qui s’est confirmée au cours de la dernière décennie, avec la baisse des superficies cultivées en arachide au profit des céréales sauf dans la partie Sud avec la progression des fronts pionniers. Cette baisse des superficies cultivées constitue une rupture dans la logique de production des agriculteurs qui s’est traduite par une plus grande diversification de la production vers des produits vivriers comme les céréales (mil, sorgho, maïs), le sésame, le manioc, et dans une moindre mesure le niébé et le bissap (Oseille de Guinée) afin de mieux répondre à la demande des marchés. Parallèlement l’accroissement démographique dans les régions du Bassin de l’arachide explique la multiplication des micro-exploitations agricoles, avec une superficie cultivée par actif en nette diminution. Cette atomisation de la production traduit un problème foncier important. Ce type d’exploitation côtoie au Sénégal une agriculture entrepreneuriale émergente, plus tournée vers l’exportation, et quelques structures agro-industrielles, plus dynamique mais offrant des opportunités limités pour les petits producteurs en milieu rural où la pauvreté et son corollaire l’insécurité alimentaire demeure.