Métaphysique, éthique et politique dans la philosophie d' Al-Fârâbî : l'enjeu politique de la philosophie face à la religion
Auteur / Autrice : | Ahmed Yousef |
Direction : | Claudie Lavaud |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 2010 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 3 |
Mots clés
Résumé
La philosophie se trouvait, depuis sa naissance dans le pays de l’islam, en rivalité avec la religion qui prétendait avoir la vérité certaine par le moyen de la foi. Pour trouver une solution au conflit entre la raison et la foi, les philosophes musulmans ont cherché d’abord à concilier les deux chemins de la vérité. La question posée était : quel est le rapport entre la philosophie et la religion ? Cette thèse vise à montrer la tentative d’Al-Fârâbî d’établir un dialogue entre ces deux vérités rivales, en exposant la thèse de la vérité originale philosophique et celle de la religion, qui est une vérité symbolique. Cette dernière se présente en tant qu’imitation de la philosophie. Al-Fârâbî essaie de prouver la supériorité de la philosophie à la religion en s’appuyant sur l’idée de l’imitation religieuse de la vérité philosophique et sur l’idée de l’ancienneté de la philosophie dans le temps. Nous cherchons à expliquer comment et pourquoi il a préféré s’appuyer sur l’épistémologie plutôt que sur la métaphysique. Le transfert de la métaphysique vers la méthode a conduit à une nouvelle compréhension de la philosophie politique. La philosophie n’est plus, comme elle l’était pour Platon et Aristote, une activité divine ou une fin en soi ; elle a pour fin d’aboutir au bonheur. Cette thèse aboutit à la conclusion selon laquelle la philosophie, en combinant entre le théorique et le pratique par le moyen de la philosophie politique, permet de parvenir au bonheur et d’acquérir la perfection humaine, et que seul le philosophe est capable de diriger la communauté politique et de réaliser le bonheur pour ses concitoyens.